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Kankan: à la découverte d’une maison de la femme en zone rurale à Sabadou- Baranama

A Sabadou-Baranama, une sous-préfecture située à 75 kilomètre de Kankan, derrière la rivière Milo, se trouve un centre d’autonomisation féminine, dénommé ‘’ la maison de la femme ‘’.  Ce sont des centaines de femmes rurales qui évoluent en son sein. Créé par Sylvie Clapasson, une française qui vit avec son époux dans cette localité depuis 2005, cette maison de la femme de Sabadou-Baranama, constitue un cadre idéale pour la transformation de matières premières.

Les femmes qui y travaillent, sont dotées de machines broyeuses et de décortiqueuses, d’un espace avec des stands d’exposition pour le séchage de leurs produits, des magasins de stock de matières brutes et transformées, d’un laboratoire certifié qui produit même des aliments de nutrition infantile et bien d’autres…

Réparties donc en plusieurs différents groupements, ces femmes sont spécialisées dans la transformation du  fruit de Karité, le soja, le fonio, le moringa  et plusieurs autres produits locaux.

Selon la fondatrice Sylvie Clapasson, à la maison de la femme de Sabadou-Baranama, chaque groupement de femmes travaille en fonction de sa spécialité :

« Il y a un groupement qui travaille autour  du beurre de Karité, et qui produit que du savon pour l’instant, mais qui j’espère pourra produire des crèmes et des pommades. Un autre groupement transforme les fruits et légumes que ce soit la papaye, la mangue, le coco, le gingembre… Ensuite il y a un autre groupement qui transforme les céréales séchés comme le fonio, le maïs Etc…et enfin un autre groupementq qui transforme le soja, pour donner du Café, des épices, du lait ou du Tofu, qui est un genre de protéine végétale qui peut remplacer la viande, pour ne pas qu’on tue les animaux », nous a-t-elle expliqué.

Cette idée de création, d’une maison de la femme dans ce milieu rural, Sylvie nous dira l’avoir  eue, durant un séjour passé dans le pays des hommes intègres :

« J’ai vu cela, au Burkina-Faso, j’ai vu en en Guinée qu’il n’y avait pas, en particulier dans les zones rurales et je me suis dit pourquoi pas ? Puisque les femmes ici, elles sont braves. Elles se lèvent à 4, 5 heures du matin, elles font la popote, elles vont faire le linge au marigot, elles s’occupent de leurs enfants… Elles méritent qu’on leur donne un coup de main pour qu’elles s’aident elles-mêmes. Donc ce n’est pas pour leur donner des poissons, mais pour leur donner de la canne à pêche. En plus, je voyais ici, tout ce Karité, toutes ces mangues qui périssent  où qui étaient vendus sur le marché alors qu’ailleurs, ils sont transformés je me suis aussi dit pourquoi pas faire la même chose localement », a-t-elle poursuivi.

Outre la transformation des matières premières, Sylvie et son équipe d’amazones, ont également l’art et la manière de transformer aussi des plastiques de  sachets d’eau : «  j’ai vu sur internet, encore au Burkina-Faso. L’idée c’est qu’on récupère les sachets d’eau plastiques et pour cela, on met à contribution les gamins du village. Tous les samedis, chacun vient avec son stock, et on l’achète en raison de 1 000 GNF le kilo. Et ça marche, après nous les recyclons pour fabriquer des corbeilles, qu’on a offert aux différentes classes des écoles du village, après on fabrique aussi avec ces plastiques, des cartables plus de 1 000  qu’on a offert aux élèves de cours élémentaires. On fait aussi des casquettes, des chaussures etc. Et puis, en voyant les gens du village qui font des matelas avec de la paille, je me suis dit pourquoi on ne le ferait pas avec ces sachets d’eau ? Et aujourd’hui ces matelas qu’on fabrique sont assez moelleux ».

L’objectif final de Sylvie dans son entreprise est d’aboutir un jour, à une véritable autonomie de ces nombreuses femmes en zone rurale à travers ces activités de transformation de matières premières, qui sont aussi génératrices de revenus.

Cependant, elle se trouve confrontée  à certaines difficultés, non pas des moindres. « L’idéal, c’est d’identifier tout ce qui est transformable localement, et de le faire sur place. Après, il faut trouver des emballages de bonne qualité, ce n’est pas une mince affaire, faire des étiquettes avec les normes la-dessus, tout ça pour le moment c’est moi-même qui m’en occupe. Mais l’objectif c’est de donner l’autonomie à ces femmes. Mais pour cela, il faut qu’on ait des jeunes lettrées qui maîtrisent l’informatique, et qui peuvent aussi faire le marketing pour qu’on arrive à trouver des clients, des grossistes, qui pourront ensuite s’ils veulent revendre avec leurs marques, ce ne serait pas grave du moment où l’essentiel pour nous c’est que ces femmes gagnent », a-t-elle affirmé.

Il faut signaler pour terminer, que la maison de la femme de Sabadou-Baranama a aussi des antennes dans les autres villages environnants.

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