«Nous allons à la pêche, chacun pêche et après on se retrouve. Personne ne va remorquer quelqu’un… Nous avons soutenu l’UFR en 2013 à Matoto, à Matam et à Kaloum contre le RPG. On a donné des postes de députés à des chefs de partis. Où ils sont aujourd’hui ?»
Kalémodou Yansané, le Vice-président de l’UFDG a intervenu ce lundi 18 février sur les antennes d’Espace Fm pour retracer le film des évènements du samedi dernier à l’arrivée de Cellou Dalein, le président du parti. Pour le candidat malheureux aux dernières communales de Matoto, le cortège du leader de l’UFDG a été pris en « sandwich » par les forces de sécurité au niveau de la Minière. Il soutient qu’il était à côté du leader de l’UFDG dans sa voiture de commandement. Donc témoin de la scène.
D’abord c’est un Kalémodou soulagé et fier des résultats obtenus par son parti aux communales que nos confrères ont reçu dans leur studio. Interrogé sur sa morale suite à son éviction à Matoto, le candidat malheureux affirme être soulagé et fier des résultats de son parti. «C’est un soulagement. Malgré le hold- up électoral, toutes les manœuvres du pouvoir, l’UFDG a eu 120 maires. Ceux qui racontent ceci ou cela. L’UFDG a gagné 120 communes », dira-t-il fièrement aux journalistes avant d’annoncer qu’au vu de ce qui se passe, aucun parti ne va désormais remorquer l’autre. «Nous allons à la pêche, chacun pêche et après on se retrouve. Personne ne va remorquer quelqu’un. Rappelez-vous ! Nous avons soutenu l’UFR en 2013 à Matoto, à Matam et à Kaloum contre le RPG. On a donné des postes de députés à des chefs de partis. Où ils sont aujourd’hui ? Bon, nous ne le regrettons pas. Seulement, après avoir tiré des leçons, nous disons désormais qu’il vaut mieux que chacun serre la ceinture, fasse des efforts pour recueillir beaucoup d’électeurs et après on verra. En un mot, chacun pour soi, Dieu pour tous.»
En revenant sur les évènements du samedi, évènements survenus lors du retour de Cellou Dalein au pays, Kalémodou accuse les forces de sécurité déployées sur le terrain. «… Je ne peux que compléter l’information. J’ai accueilli Elhadj Cellou à 9 heures à l’aéroport. Mais je vous apprends qu’à la veille déjà nous avons demandé à nos militants d’attendre au siège du parti. A l’aéroport, nous avons constaté la présence massive des policiers, des gendarmes, la BSP et une Jeep pleine de forces de l’ordre. Nous avons continué jusqu’à la Mosquée de Bambéto sans problème. De passage, le président Cellou a salué les éléments des PA (Poste d’Appui), les policiers qui se sont mis à garde-à-vous dans le respect. Au fur et à mesure que nous évoluons, la foule s’agrandissait, on dansait, Cellou aussi. Moi-même je dansais. Un moment après, quelqu’un est venu nous dire qu’on veut nous attaquer… Je n’y croyais pas au départ, Cellou non plus. Parce que l’ambiance était bon enfant, l’atmosphère était bien! Je n’ai pas pu identifier celui qui est venu nous informer. Seulement quelques minutes après, on nous a lancés le gaz lacrymogène. Cellou et moi qui étions débout par le toit ouvrant de sa voiture commandement, avion décidé de nous asseoir à l’intérieur. Les gardes du corps du président Cellou se sont couchés sur la voiture et derrière. Entre-temps, j’entends « boom !» Ensuite « boom ! » Le chauffeur a filé en vitesse jusqu’au carrefour CBG où une Jeep est passée en vitesse devant pour nous bloquer. Il a frôlé le véhicule de commandement du président Cellou. On fait garer le véhicule et on descend. El hadj Cellou leur demande : qu’est-ce que vous voulez? Vous voulez me tuer ? A cette question, ils se sont retirés. Nous remontons et reprenons le chemin. Mais à peine on bouge, que les gaz lacrymogènes ont été lancés dans notre direction. Les militants se sont dispersés. C’était la panique. Un des gardes de corps du président Cellou m’a extrait de la voiture. J’ai pris une moto pour le siège. Mon chauffeur extrait Cellou pour l’emmener à la maison chez lui. »
Cellou s’était-il évanoui ?
« Je ne saurai vous le dire si le président Cellou a perdu connaissance ou pas …Je ne suis pas un médecin pour le confirmer.»
Enfin, Kalemodou Yansané a demandé aux militants de l’UFDG de rester tranquilles avant d’alerter le Chef de l’Etat sur la menace qui pèse sur la paix. Comme quoi, c’était ainsi à la fin du régime Conté en 2007.