Rien n’est encore arrêté. Le financement est incertain, la date n’est pas connue, le lieu n’est pas déterminé. Ça fait plus de deux ans que Toumba est entre les mains de la justice, mais les autres tenants et aboutissants, les acteurs principaux, sans lesquels il ne peut pas avoir procès. Cela pourrait se comprendre par le fait que les gros poissons que sont Dadis et El Tigre, des hommes d’Etat, ne peuvent pas être traités comme Toumba, un simple garde rapproché de Dadis. Leur détention à Conakry coûterait un budget.
Si on peut voir cela comme tel, on se demande comment il peut se faire que le budget de ce procès, que le gouvernement guinéen avait semblé vouloir prendre sur lui, au début, quand il avait le vent en poupe, financièrement, ne soit pas jusqu’à présent bouclé ? N’est-ce pas ce qui a fait se désintéresser les bailleurs internationaux ? Si les Guinéens avaient manifesté pour que ce procès ait lieu à Conakry, au lieu de Haye pour ne pas montrer non seulement que la justice guinéenne est incompétente, mais surtout pour la territorialité, pour que le procès se déroule là où les crimes ont été commis à cause du transport judiciaire pour la reconstitution des faits, au besoin.
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Quand une infraction ou un délit est commis à Ratoma, c’est au tribunal de Dixinn que les affaires se débattent, pas à Kaloum ou à Mafanco. Il ne faut pas perdre de vue ce point, comme ce qui s’est passé lors du Mondial de Russie entre le Maroc et le Portugal, le ballon est sorti à gauche (ou à droite ?) et le corner a été posé à droite (ou à gauche ?).
Vouloir envisager que ce procès se tienne hors de Conakry, c’est extéritorialiser les choses, un sujet à contestation juridique de plus à éviter. L es avocats de la défense ne manqueront pas de soulever un tas de vices de forme.
Comme Me Cheick Sako ne sait plus où est le nord, on lui rappelle que Dadis avait voulu que le procès des narcotrafiquants ait lieu au Palais du Peuple. Avec un peu plus de volonté politique, il n’y aura pas meilleur endroit pour juger les crimes contre le peuple, et cela coûterait moins qu’ailleurs. Du moins, on le pense.