En lançant la journée porte ouverte sur la justice guinéenne, ce mercredi 12 décembre, le ministre de la Justice Me Cheik Sako est largement revenu sur les réformes engagées depuis 2011. Mais, il a également reconnu que ces réformes n’ont pas jusqu’ici suffisamment touché le milieu carcéral. « Vous avez tout à fait raison, on a des problèmes au niveau carcéral en Guinée, c’est-à-dire qu’il n’y a pas eu la construction d’une nouvelle prison », a reconnu le ministre en répondant à une question de Guinéenews©. Toutefois, le ministre de la Justice a voulu préciser qu’il s’agit d’un problème qui ne date pas d’aujourd’hui. « C’est depuis l’indépendance. Il y a eu des tentatives (de construction d’une prison moderne) à N’zérékoré, mais qui se sont arrêtées », a-t-il dit.
Cheik Sako ne pouvait pas parler de la situation préoccupante dans les prisons guinéennes, sans évoquer la construction avortée de la première prison ultra-moderne à Yoropoguia, dans la préfecture de Dubréka. « Ce projet de Yoropoguia va être repris par de nouveaux partenaires. J’ai réussi à faire annuler l’ancienne convention parce que ce n’était pas du tout évident », a-t-il réitéré.
Pour pallier aux problèmes carcéraux, le ministère de la Justice collabore avec le CICR (comité international de La Croix rouge) pour faire des travaux nécessaires dans 9 prisons pilotes choisies à travers le pays. C’est du moins ce qu’a indiqué le ministre de la Justice. « On a commencé à N’Zérékoré, Kankan, Mamou, Siguiri, Labé, Kindia, Coyah, Boké… », a-t-il signalé. Dans ces prisons, il s’agira, selon lui-même, d’améliorer la qualité de l’alimentation, des soins sanitaires et de faire respecter les droits élémentaires des prisonniers.
En Guinée, si la réforme de la justice a permis de revoir plusieurs textes de loi, de mettre en place le Conseil supérieur de la magistrature, d’obtenir le statut particulier des magistrats et d’améliorer ainsi les conditions de vie des magistrats, la situation demeure préoccupante dans les prisons. ONG (organisation non gouvernementale) de défense des droits de l’Homme, avocats et autres observateurs dénoncent souvent les surpopulations carcérales et les difficiles conditions de détention.