A l’assemblée générale des magistrats de ce vendredi 12 avril, il n’y avait pas que le sujet concernant la procédure de levée d’immunité parlementaire du député Amadou Damaro Camara. Les robins ont aussi reparlé de l’éternelle question d’amélioration des conditions de vie et de travail. Un sujet qui a fallu rafler la vedette au cas Damaro. Tant les débats sur cet autre sujet ont été palpitants. Les magistrats ont indiqué l’application de leur grille salariale traîne depuis 2017. « Le Conseil Supérieur de la Magistrature n’inflige que des sanctions, mais qu’est-ce qu’il fait par rapport à la carrière des magistrats ? », s’est interrogé un des magistrats.
Sans vouloir dévoiler les chiffres, les magistrats se sont plaints du fait qu’ils ont des bulletins de salaire qui ne donnent aucun détail et des salaires qui n’évoluent pas. « Nous n’avons que des salaires statiques et muets », a déploré le président de l’Association des magistrats, Mohamed Aly Thiam.
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Dans sa sortie médiatique, le député Damaro avait dit que les magistrats ont tout. Les robins répliquent en disant qu’ils n’ont pas de véhicule de fonctionnement, s’asseyent sur des chaises branlantes, n’ont ni indemnité de logement ni de risque… « Les moins gradés dans l’armée sont mieux payés que nous », a dénoncé un magistrat. Renchérissant, Mohamed Aly Thiam qui a souligné qu’un chef de division à l’ARMP (Agence de Régulation des Marchés Publics) est mieux payé que le premier président de la Cour suprême. Il a ajouté : « les membres de la Cour des comptes sont mieux payés que les membres de la Cour suprême qui reçoivent leurs arrêts en cassation ». Les magistrats réclament donc le décret d’harmonisation des salaires, d’avancement et de retraite des magistrats.
Selon certaines informations à leur possession, une amélioration substantielle sur leurs salaires à la fin avril. Les magistrats attendent donc de voir. Si cette amélioration n’est pas faite, ils n’excluent pas de débrayer.
A côté du « mauvais salaire », il y a aussi le fait que les magistrats ne se sentent pas en sécurité. Ils vont donc déclencher une procédure qui devra aboutir à une loi en faveur de leur sécurité. En attendant, ils aimeraient que les procureurs fassent affecter des agents de sécurité auprès des juridictions. Mais ils pensent tous que les premières mesures de sécurité peuvent venir d’eux-mêmes. C’est pourquoi, il a été conseillé de ne recevoir dans les juridictions que ceux qui sont y viennent pour bénéficier du service public de la justice.