Alors qu’ils avaient prévu de manifester dans les rues de Kaloum ce jeudi 28 juin, les greffiers grévistes ont finalement décidé de donner une dernière chance aux négociations. «Beaucoup de personnes nous ont en fait demandé d’abandonner la manifestation pour poursuivre les négociations. Finalement, nous avons décidé d’accéder à leur demande », nous a confié Arafan Diané, l’un des meneurs du mouvement de grève lancé le 8 juin dernier, par ailleurs l’un des meneurs suspendus par le ministre de la Justice.
La manifestation finalement annulée allait partir du tribunal de première instance de Kaloum pour se terminer au ministère de la Justice en passant par la Primature.
Depuis le 8 juin, les tribunaux et cours du pays sont paralysés par un mouvement de grève des greffiers qui réclament l’application de leur statut particulier. Les grévistes contestent également la légitimité du président de l’Association des greffiers de Guinée Bandjou Doumbouya qu’ils estiment être à la tête d’une association devenue caduque depuis 2017. En réplique à cette grève, le ministre de la Justice Me Cheik Sacko a suspendu les cinq meneurs pour « faute lourde ».
Mardi, le Bâtonnier a exprimé son inquiétude sur la situation, appelant le ministère de la Justice et les greffiers à se retrouver autour de la table de négociation. « Cela nous inquiète. C’est pourquoi nous appelons toutes les parties autour de la table pour trouver une solution à cette crise qui commence à prendre de l’ampleur. Je ne pense pas qu’on laisse la situation pourrir. Vouloir jouer la politique de l’usure en disant qu’avec le temps, le mouvement va s’étouffer et que les choses vont entrer dans l’ordre, c’est contreproductif », a exprimé Me Mohamed Traoré, le président de l’ordre des avocats.