«Nos prétentions ont été prises en compte…Ce qui est inconfortable, c’est de voir les prévenus dans le premier cas encore en liberté»
Me Mory Doumbouya, l’agent judiciaire de l’Etat, semble satisfait de la décision condamnant ce lundi l’ex-directeur de l’Office guinéenne de la Publicité (OGP) et son complice Inza Bayo à cinq ans d’emprisonnement ferme. Conscient du fait qu’il ne s’agit que d’une décision en premier ressort, il dit être en train de se préparer pour une éventuelle bataille en appel. D’ici là, il reste sur sa faim. Estimant qu’il y a du deux poids deux mesures avec le dossier de l’ex-directeur de l’OGC Sékou Camara, lui aussi condamné pour détournement de deniers publics, mais avec une peine de prison assortie de sursis. L’agent judiciaire de l’Etat promet donc de rétablir l’équilibre. Lisez l’intégralité de sa réaction :
« Nous estimons que nos prétentions telles qu’elles ont été formulées dans l’acte de poursuite ont été prises en compte par la formation du jugement. Nous sommes aussi conscients que c’est une décision qui a été rendue en premier ressort et qu’elle est susceptible de recours. On se prépare donc pour pouvoir gérer la suite de cet intense débat devant la chambre correctionnelle de la Cour (d’appel de Conakry).
Ce qui est inconfortable, c’est de voir les prévenus dans le premier cas (celui de Sékou Camara et de son responsable financier, dans le procès pour détournement à l’OGC) encore en liberté. Leur condamnation à une peine de prison assortie de sursis était contraire aux dispositions du Code pénal en matière de détournement de deniers publics. Notre priorité doit être de nous battre très rapidement pour pouvoir établir l’équilibre entre ces deux dossiers. On ne peut pas concevoir que pour les mêmes faits, certains soient en liberté et d’autres en détention. Si force devrait rester à la loi, les prévenus poursuivis pour les mêmes faits devraient purger les mêmes peines, dans les mêmes conditions. Nous vous promettons que cet équilibre sera établi dans les meilleurs délais. Ce qui a été rendu aujourd’hui comme décision aurait dû être également dans le premier cas. Je rappelle que nous avions engagé la procédure contre les quatre personnes avant que la formation de jugement n’ordonne la disjonction pour en faire deux procédures distinctes (deux de l’OGC et deux de l’OGP). Il faut donc se battre pour rétablir l’équilibre car nous n’avons aucune volonté de nous lancer dans une quelconque atmosphère d’injustice. Nous nous battons dans le seul cadre de l’application de la loi. Lorsque la loi d’être appliquée, elle doit être valable pour tout le monde.»