Le procès pour détournement de deniers publics opposant le parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) à l’ancien ministre de la Défense, Dr Mohamed Diané, s’est poursuivi ce vendredi 12 juillet 2024.
Dès l’entame de l’audience, le président du tribunal a fait lecture d’un courrier en date du 4 juillet 2024 que le prévenu a adressé à la Cour pour demander sa mise en liberté conditionnelle jusqu’au verdict final. En réaction à ce courrier, l’un des avocats de l’Etat, Me Pépé Antoine Lamah, a déclaré que le prévenu fait obstruction à la justice. « Il demande de surseoir sa détention sur la base de quel texte de loi ? Pour moi, ceci est un non évènement. Nous sommes là aujourd’hui pour terminer avec ce dossier. Je vous prie donc qu’on fasse avancer ce dossier », a-t-il dit.
Le procureur spécial Aly Touré est allé dans la même logique que le représentant de l’État. Il a déclaré que le prévenu ne peut pas prendre en otage ce procès. « Il ne peut pas se moquer de nous. Il veut dire qu’il ne peut être jugé sans avocat. Or, c’est lui qui a renoncé volontairement à ce droit. Il a demandé à ses avocats de surseoir leur démarche. Oubliez ce courrier s’il vous plaît. Nous sommes suffisamment prêts pour finir avec ce dossier », a-t-il dit.
A la demande du président de savoir ce qu’il pense des différentes observations émises par la partie civile et le parquet, Dr Diané a répondu : « je suis malade. Je ne peux pas vous dire ma maladie. Ce qui reste clair, j’ai fait une crise au mois de juin, ma tension était montée à 18. Je n’ai jamais eu accès à mon médecin personnel, contrairement à ce qu’ils disent que je refuse de venir à cette audience ou que je fais obstruction à la procédure. A part cela, je n’ai rien à ajouter ».
La Cour a rejeté la demande de remise en liberté provisoire du prévenu et a ordonné la continuation des débats.
En tenant compte des déclarations du Dr Diané, Me Pépé Antoine Lamah a demandé à ce que la demande du prévenu à voir son médecin personnel lui soit accordée. « Si c’est avec son médecin personnel que Dr Diané se sentira bien, que cela lui soit accordé », a réagi l’avocat.
La Cour a finalement autorisé que le prévenu ait droit aux consultations de Dr Sandy Kola Tolno, son médecin traitant de l’hôpital Sino-guinéen. Tout en précisant que le prévenu sera escorté par les gardes pénitentiaires, de la Maison centrale à l’hôpital.
Sur ce, l’audience a été renvoyée au mercredi 17 juillet 2024 pour la suite des débats.