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Justice/En appel, un accusé tente de faire annuler 30 ans de réclusion criminelle pour assassinat :  » j’ai été piégé  » 

Le 27 mars 2023, le tribunal de Mafanco a reconnu coupable Jean Grovogui de l’assassinat en 2016, à Tombolia Plateau, de Mme Diariou Sacko et le vol de numéraires dont 40 mille dollars US, 16 mille euros, 30 millions de GNF ; des objets électroménagers ;  100 mille grammes d’or en bijou et en morceaux. Pour la répression, Grovogui avait écopé de 30 ans de réclusion criminelle assortis de 20 ans de sûreté.

Grovogui et ses avocats avaient fait appel de la décision du tribunal. Ce jeudi 22 février 2024, il a donc comparu devant les conseillers supérieurs de la cour d’appel de Conakry.

Pour les avocats, le jugement du tribunal de première instance de Mafanco a été rendu en violation des principes du droit pénal. « Le procureur a poursuivi quatre personnes, mais on ne parle même pas des autres. C’est seulement Jean qui a été condamné. Quand vous lisez le jugement, vous verrez qu’il n’a pas de motif », a indiqué un avocat de la défense.

Comme lors du jugement au premier degré, Jean Grovogui ne reconnaît pas les faits devant les magistrats de la cour d’appel. Il dit être victime d’un piège. « À la date du 22 décembre 2016, l’un de mes amis est venu me voir pour l’accompagner chez sa copine. Nous nous sommes rendus chez Fatou Sacko. Quand nous sommes arrivés, elle nous fait rentrer dans la maison. Nous étions au nombre de trois personnes. Mon ami m’a dit que Fatou est sa copine ; qu’elle doit lui donner l’argent. Dans la chambre de Fatou, il y avait une dame qui était couchée. Fatou a dit que c’est sa tante. Elle a demandé de la ligoter. Je voulais rentrer chez moi parce que je n’étais pas à l’aise. Ils m’ont supplié de rester. On a alors ligoté la tante de Fatou. Moi j’ai attaché son pied. Fatou a donné 15 millions à mon ami qui a dit que cette somme était petite. Après Fatou a demandé de poignarder sa tante. Moi j’étais sorti déjà pour les laisser dans la chambre. Ibrahima Sory a poignardé la dame. Après, ils se rendus au deuxième appartement pour prendre les objets. J’ai dit je vais les attendre. Comme ils tardaient à revenir, j’ai décidé de rentrer dans la chambre où ils étaient. Je suis rentré dans la chambre et j’ai vu le sang partout. J’ai détaché la dame et j’ai demandé à mon ami pourquoi il a fait ça. Il a dit c’était ça l’accord entre Fatou et lui. Fatou lui aurait dit que sa tante la maltraite trop. Quelques temps après, ils ont commencé les enquêtes. On m’a interpellé et les autres ont pris la fuite. Pendant mon audition, j’ai tout expliqué et Fatou est venue tout confirmer. On nous a tous envoyé à la Maison centrale. Après un an de détention, elle a été libérée. Moi, non. Quand j’ai comparu devant le tribunal, j’ai été confronté à Fatou. Aprés, elle est rentrée chez elle et moi on m’a condamné .C’est ce jour j’ai su que c’était sa vraie maman. On m’a piégé. Je n’étais au courant de rien », s’est défendu l’accusé.

Prenant la parole, l’un des représentants du ministère public a demandé à l’accusé qu’est ce qui l’empêchait de ne pas participer à ce crime en refusant d’attacher les pieds de feue Diariou ? « J’ai été piégé, je ne sais pas pourquoi j’ai cédé à cela », a-t-il répondu.

Pour qu’il soit situé sur son sort, le président de la cour a décidé d’entendre Fatou Sacko, fille de la victime, et son mari Elhadj Alpha Sacko,  le 7 mars prochain. Il a donc renvoyé l’affaire pour leur comparution.

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