« La cellule de communication du Parquet Général près la Cour d’appel de Conakry informe l’opinion publique nationale et internationale, outre la saisie de quarante (40) tonnes de raies-papillons dans la préfecture de Boffa qu’une battue a été organisée illicitement dans le district de Coya, sous-préfecture de Salambandé, préfecture de Mali.
Cette battue s’est transformée, selon nos sources en véritable chasse à l’homme qui s’est soldée par trois blessés par balle à savoir les nommés : Manga Diouma Camara, âgé de 55 ans (souffrant d’une plaie punctiforme de la cuisse droite), Alpha Oumar Diallo, âgé de 42 ans et Bangaly Camara (souffrant du traumatisme crânien).
Suivant le rapport circonstancié du Directeur de l’Environnement, des Eaux et Forêts par intérim Adjudant-chef Youssouf Condé, le lundi 30 mai 2022, aux environs de 9 heures, le Chef du cantonnement, Caporal-chef Ousmane Sylla, en partance à la gare-routière, avait trouvé quelques citoyens en possession d’armes à feu (calibre 12).
Il a été porté à sa connaissance par le nommé Boubacar Petto Diallo, Caissier en service à la commune urbaine de Mall, lui-même participant de la mise en place d’un groupe de chasseurs pour une battue.
En dépit de la mise en garde à eux faites contre cette pratique illicite, les intéressés ont le lendemain passé outre en abattant environ deux cent singes et cynocéphales qui sont des espèces partiellement protégées par la loi N°0049/AN/2018 portant Code de protection de la faune sauvage et de réglementation de la chasse en République de Guinée.
Or, au sens de l’article 59 de la loi N°0049/AN/2018 portant Code de protection de la faune sauvage et de réglementation de la chasse en République de Guinée, tous les animaux sauvages appartenant aux espèces relativement rares ou vulnérables mais non menacées d’extinction sont partiellement protégées sur toute l’étendue du territoire national.
Le Parquet Général rappelle qu’en application de l’article 60 de la loi précitée, la chasse des animaux appartenant aux espèces partiellement protégées doit faire l’objet d’une autorisation préalable de l’autorité en charge de la faune sauvage et des aires protégées.
En outre, il rappelle que nul, en application de l’article 68 du même Code ne doit se livrer à une quelconque action de chasse ou de capture d’animaux sauvages sans être détenteur d’un permis valide délivré par l’autorité en charge de la faune sauvage et des aires protégées.
En violation de ces dispositions régissant la faune sauvage et de la chasse ainsi que des coups et blessures par armes à feu, le Parquet Général instruit au Juge de Paix de Mali d’engager des poursuites judiciaires contre :
1- Monsieur Thierno Yacine Diallo, Président du district de ladite localité ;
2- Monsieur Perry Diallo, Vice-Président, membre du bureau de district ;
3- Monsieur Thierno Souleymane Bah (Diguilin) ;
4- Monsieur Mamadou Keita (Sabou-Ciré) ;
5- Monsieur Oumarou Camara (Kansala) ;
6- Monsieur Thierno Oumar Camara (Kansala) ;
7- Monsieur Mamadou Pathé Koulibaly (Billy) ;
8- Monsieur Modi Souleymane Diallo (Billy);
9- Monsieur Modi Saliou Tanou Camara (Digilin) ;
10- Monsieur Modi Oumar Aliou BAH (Missidé) ;
11- Monsieur Thierno Amadou Oury Camara (Digilin) ;
12- Monsieur Saliou Condé (Konkon Médine) ;
13- Monsieur Modi Bakar Mara (Kansala);
14- Monsieur Mamadou Djan Diallo (Daran);
15- Monsieur Mamadou Djan Diallo (Marwata) ;
16- Monsieur Toumany Bailo Kanté (Sinborn) ;
17- Monsieur Dian Bhoye Camara (Coya) ;
18- Monsieur Modi Atigou Keita (Marwada);
19- Monsieur Kewoulen MARA (Kansala);
20- Monsieur Thierno Alimou Diallo ;
21- Monsieur Kémo Camara ;
22- Monsieur Boubacar Pétto Diallo ;
23- Monsieur Samba Talla Camara ;
24- Monsieur Kemo Kolly Camara.
Tout en rassurant du respect de la présomption d’innocence, le Parquet Général rassure aux personnes mises en cause le respect des droits sacrés à la défense.
Il a été aussi porté à la connaissance du Parquet Général l’ingérence du Lieutenant-Colonel Manson Sangala Camara, Préfet de Mali dans la gestion de la procédure judiciaire en ordonnant des arrestations et qui aurait demandé la somme de quarante-cinq millions de francs guinéens (45.000.000 GNF) aux personnes mises en cause.
Les agissements présumés de Monsieur le Préfet sont constitutifs d’atteinte à l’autorité de la justice, de corruption et de concussion.
Le Parquet Général instruit au Juge de Paix d’engager les poursuites judiciaires contre le Lieutenant-Colonel Manson Sangala Camara, Préfet de Mali ».