Le Procureur général près la Cour d’appel de Conakry a officié la cérémonie de remise des habilitations à 610 agents de Police judiciaire ce jeudi 27 janvier 2022. Une occasion qu’Alphonse Charles Wright a mise à profit pour intimer de fermes instructions aux heureux récipiendaires de ces habilitations.
En outre, il a interpellé les procureurs sur les nouvelles attitudes qui devraient désormais caractériser la conduite de leurs travaux. Le procureur général Charles Wright l’a fait dans une adresse dont voici un pan. Verbatim !
« Je reste conscient que vous faites votre travail. Mais comme on le dit, aucun travail n’est parfait. Chacun de nous doit se remettre en cause pour pouvoir mériter la confiance placée en chacun de nous.
Tout récemment, vous avez suivi ma sortie médiatique par rapport à un certain nombre de dossiers qui vont vous être orientés très bientôt, dans le cadre des différentes commissions rogatoires. Il n’y a pas une brigade spéciale pour la CRIEF. Ce sont vous, les officiers de Police judiciaire de toutes les unités de la Gendarmerie ou de la Police qui, à cette étape actuelle de notre législation qui avez la charge de conduire ces différentes synthèses.
Faudrait-il qu’en le faisant, vous soyez fondés légalement à la faire et qu’en le faisant vous mettiez l’intérêt supérieur de notre pays qui a trop souffert, il faut le reconnaître, de tout ce que nous savons, et sur lesquels nous n’allons pas revenir ici.
Le plus important est de vous dire ceci : tous les procureurs d’instance sous la direction desquels vous êtes placés, je voudrais vous rassurer qu’il n’y aura aucun abus concernant les enquêtes que vous allez mener.
C’est vrai, le Procureur de la République ou les procureurs de la République, dans le cadre de la direction de la Police judiciaire, sont tenus de vous donner des instructions auxquelles vous ne devez pas déroger.
Mais j’ai déjà rappelé aux procureurs d’instance, en ma qualité de surveillant général de vos activités et en tant que première autorité du Parquet de mon ressort, j’aurai un œil vigilant par rapport à la nature des instructions qu’on va vous donner et que ces instructions ne vont pas dans le sens d’obstruer la bonne marche de nos enquêtes, parce que c’est important.
Un officier qui est sur le chemin d’aboutir une enquête, quand le Procureur t’appelle pour dire de lui ramener le dossier et qu’il y a censure, quelque part ça crée une crise de confiance entre le Procureur de la République et les services.
Je l’ai dit au procureur de la République. Je viens de mettre en place une supervision des parquets. Désormais, chaque procureur, du ressort de la Cour d’appel de Conakry, a un avocat général ou un substitut général qui supervise tout ce qu’il fera dans le cadre de la mission du ministère public auprès des juridictions d’instance. Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est vrai ! Dans le cadre de la loyauté, vous n’avez pas besoin d’appeler un procureur de la République pour dire que tel procureur de la République m’a donné telle instruction. Non ! Ce qui est légalement prévu, référez-vous toujours au Procureur de la République quand vous allez recevoir des dossiers.
Deuxièmement, les mesures de garde à vue, respectez les délais. Si vous voulez proroger, c’est tout à fait légal. Référez-vous au Procureur de la République.
Au Procureur de la République également, n’empêchez pas les officiers de Police judiciaire, quand ils sont sur des enquêtes. Dans tous les cas, vous n’avez rien à perdre. Le résultat de tous leurs travaux vous sera remis. Mais, il ne faudrait pas que vous soyez des obstacles aux enquêtes des officiers de Police judiciaire ».