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Journée internationale des violences faites aux femmes: des Guinéennes de France donnent leurs impressions

Qu’elles soient physiques, verbales et ou morales, les violences à l’égard des femmes et des filles demeurent la violation des droits humains la plus répandue dans le monde depuis plusieurs années. En hommage aux trois sœurs Mirabal assassinées le 25 novembre 1960 en République dominicaine, l’Organisation des Nations unies, lors de son assemblée générale du 17 décembre 1999, a proclamé la journée du 25 novembre journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes.

Les statistiques d’ONU Femmes indiquent qu’environ 736 millions de femmes, soit près d’une sur trois, ont subi des violences physiques et/ ou sexuelles de la part d’un partenaire intime.

En Guinée, plus de la moitié de la population est féminine et les violences sexuelles, sexistes et conjugales sont monnaie courante. Tout commence par l’excision dès le jeune âge de la petite fille, ensuite vient la phase du mariage forcé pendant qu’elles sont le plus souvent mineures et s’en suivront les épisodes de violences conjugales (physique, sexuelles et psychologiques). Toute une vie entaillée…

Les violences faites à l’égard des femmes tuent et continueront de tuer si les politiques publiques n’en font pas une priorité. Les récits et les chiffres de féminicide sont glaçants. Avec notamment des viols sur mineures dans des lieux de culte, on se croirait dans un film d’horreur en Guinée. Des femmes discriminées jusqu’au bout de leur féminité, comme si la justice n’existait pas pour cette entité de la population.

Pour cette journée, Guinéenews est allé à la rencontre de femmes guinéennes vivant en France. Elles livrent ici leurs impressions :

Mme Binta Bah, activiste : «qu’elles soient incarcérées ou non, les femmes doivent pouvoir jouir du droit fondamental de ne pas faire l’objet de discrimination, de manière directe ou indirecte, en raison du sexe ou du genre auquel elles appartiennent. Une égalité réelle implique que des mesures spécifiques soient prises afin d’éradiquer les inégalités existantes. Les filles et femmes incarcérées constituent un groupe ayant des besoins spécifiques, biologiques et liés au genre.

Les besoins spécifiques des femmes en matière d’hygiène doivent être abordés de manière appropriée. Elles doivent bénéficier de tampons, et qu’elles puissent les jeter dans des poubelles spécialement réservées aux objets souillés. Il importe qu’elles aient facilement accès à des installations sanitaires, à des salles d’eau, qu’elles disposent de quantités suffisantes d’articles d’hygiène de base, tels que serviettes hygiéniques. Le fait de ne pas fournir aux filles et femmes détenues ces produits s’apparentent en soi, à un traitement dégradant. »

Mme Daffe, présidente de l’ONG Femme Espoir du Monde : «  la femme Guinéenne souffre à tel point qu’elle normalise cette souffrance. Actuellement, je suis penchée sur le cas d’une jeune dame en phase de divorce pour coups et violences psychologiques. Bien qu’étant allée à l’école, elle ignore ses droits sur son divorce et le futur ex-mari déscolarise leurs deux enfants empêchant ainsi tout contact avec leur maman. Elle m’a alors contactée afin que je puisse l’aider… c’est une histoire compliquée, mais je me rends compte que les femmes de notre pays sont éduquées pour aller souffrir chez leur mari. Car, en phase de divorce, il n’y a aucun soutien des parents… Aucune femme au monde ne devrait subir des violences parce qu’elle est femme et inférieure à l’homme. Nous sommes tous égaux devant la loi…»

Mme Barry, Guinéenne vivant en France : « j’ai été mariée sans mon consentement à mon cousin direct (le fils au frère de mon papa) que je considérais comme un grand frère. Il me battait tout le temps, il a dit à sa maman que je n’étais pas bien excisée et qu’il fallait qu’on m’excuse à nouveau car il me soupçonne de le tromper. Sa mère a jugé nécessaire qu’on le fasse en même temps que pour celle de ma fille de 5 ans. Déjà que je vivais très mal avec cette mutilation, je ne m’imaginais pas y retourner. Encore moins ma fille. Dieu m’a aidé, j’ai pu quitter cet enfer. Le comble, il n’acceptait même pas que j’aille travailler. J’étais au service de sa mère. »

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