Ce mardi 25 avril, la Guinée, à l’instar des autres pays du monde, a célébré la journée internationale de lutte contre le paludisme. C’était sous le thème : « il est temps de parvenir à zéro cas de paludisme : investir, innover et mettre en œuvre ». La cérémonie était placée sous l’égide du ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique.
Dans son allocution de bienvenue, Pr Alimou Camara, coordinateur du Programme National de la Lutte Contre le Palu (PNLP) a plaidé auprès des autorités afin de mettre en place un Conseil d’Élimination du Palu (CEP) qui va, selon lui, mobiliser les ressources internes pour combler les gaps de financement pour arriver à l’élimination du paludisme.
Prenant la parole, Jean-Marie Kipéla, le représentant pays de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en Guinée, a rappelé que le paludisme est un ennemi tenace de la santé publique. «En 2021, cette maladie a tué 619.000 personnes, dont environ 96 % vivaient en Afrique. Le paludisme est 6 à 20 fois plus susceptible de se propager dans les environnements exposés aux moustiques que le variant Omicron du SARS-CoV-2. Mais nous pouvons désormais sauver des millions de vies chaque année de la maladie et des décès dus au paludisme à la faveur des nouveaux progrès accomplis vers l’élimination de la maladie. Nous célébrons aujourd’hui la 16e Journée mondiale de lutte contre le paludisme, un moment approprié pour faire le bilan des répercussions dévastatrices que cette maladie entraîne tant sur la vie des populations que sur le développement économique dans la Région », a-t-il indiqué.
Et de poursuivre : «le traitement préventif saisonnier du paludisme a été étendu à près de 45 millions d’enfants dans 15 pays africains, en très forte augmentation par rapport aux 33,4 millions d’enfants qui avaient été touchés par ce traitement en 2020. Dans le même temps, la prestation des services de dépistage et de traitement du paludisme a été maintenue. Plus de 1,6 milliard de cas de paludisme et 11 millions de décès dus à cette maladie ont été évités dans la Région africaine de l’OMS entre 2000 et 2021».
Pour sa part, Mme. Marie Gladys Guerrier Archange, Représentante résidente de Catholic Relief Services (CRS), a, dans son intervention, exprimé la fierté de son institution d’avoir fait partie des partenaires du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique dans son combat contre le palu.
« L’accélération de la fin du paludisme s’inscrit comme une des grandes priorités de notre vision stratégique 2020-2030. En qualité de récipiendaire pour le Fonds Mondial, le CRS a accompagné le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique dans la conduite avec succès de trois grandes campagnes nationales de distribution gratuite de moustiquaires en 2013, 2016 et 2019 (…). Ainsi, 20 millions de moustiquaires ont été distribuées tout au long de cette période en plus de la distribution de routine qui se fait dans les centres de santé», a-t-elle affirmé.
A en croire Mme. Marie Gladys Guerrier Archange, »les efforts du gouvernement et du PNLP ont contribué à faire passer le pourcentage de ménages disposant d’une moustiquaire de 47% en 2012 à 63% en 2021. Plus important, le pourcentage des ménages qui ont dormi sous une moustiquaire est passé de 38 à 50% dans la même période. A noter aussi les activités de sensibilisation continue des agents communautaires pour accroître ce chiffre. Il ne fait aucun doute que les indicateurs de lutte contre le paludisme se sont grandement améliorés en Guinée. Toutefois, nous devons continuer à investir les ressources nécessaires pour que personne en Guinée, personne ne meurt à cause d’une piqûre de moustique.»
De son côté, Dr Mamadou Péthé Diallo, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique a tenu à rappeler qu’il ne s’agit pas de prendre des engagements, mais qu’il est question de poser les actes concrets en termes d’innovation, d’investissement mais aussi de mobilisation pour pouvoir réussir l’objectif.
«Il y a une année, nous étions à Mamou où nous nous sommes engagés à lutter pour arriver à zéro palu. Aujourd’hui, le constat révèle qu’il y a un progrès remarquable car la prévalence du paludisme est passée de 40% à 17%. Cela veut dire que nous sommes sur la trajectoire de l’élimination. Nous avons tout l’arsenal qu’il faut pour gagner la guerre contre le paludisme, il nous reste seulement la mobilisation», a-t-il laissé entendre.
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