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Journée d’assainissement sans circulation : une idée irréfléchie ?

Les décideurs qui ont pris cette décision  de faire du dernier samedi de chaque mois une journée sans circulation n’ont pas du tout bien réfléchi. Savent-ils que, avec ce retard au niveau de la reprise des cours dans les établissements scolaires, les samedis, qui sont généralement exempts de grève, de journée morte ou de marche de protestation, sont des journées idéales pour les cours de rattrapage ?

Se rendent-ils compte que tous les malades ne possèdent pas une ambulance, ou n’ont pas les moyens d’appeler une ambulance à leur domicile, à supposer d’ailleurs qu’il y a assez d’ambulances pour répondre à tous les appels ? Se soucient-ils de la situation économique précaire et précarisée des populations, qui vivent du jour au jour et qui doivent se déplacer journalièrement à la recherche de quoi subvenir aux besoins primaires de leur foyer pour exister?

Enfin, que dire des voyageurs qui n’ont pas pu joindre la capitale guinéenne dans le courant de la semaine et qui doivent entrer à Conakry pendant les heures interdites, en fonction des aléas de route ? Ceux en provenance de Freetown, de Bamako, de Dakar… doivent-ils attendre au barrage du Kilomètre 36 jusqu’à 11 heures pour entrer à Canakry ?

Le pauvre n’a pas le moyen de produire les ordures ménagères, interdire la circulation un seul jour signifie qu’il ne doit pas vivre ce jour-là. Et la plus grande partie des populations de Conakry est dans cette situation, que l’on ne se leurre sur le résultat des études sociologiques récentes, elles sont déjà obsolètes.

Enfin, le plus important n’est pas de déplacer les ordures et les regrouper à un endroit pour les calciner à ciel ouvert. Ceux qui disent que Dakar est la ville le plus polluée de l’ouest africain, à cause des articules fines, ne savent pas que Conakry est aussi sur le premier  rang. A certaines heures de la journée et de la nuit, en fonction de la direction du vent, des fumées âcres et lourdes emplissent les poumons des automobilistes, que dire alors des populations riveraines éternelles de ces décharges incinérées à l’air libre ?

La journée du samedi 27 octobre va se faire savoir avec les élèves qui vont essayer d’aller à l’école. N’y a-t-il pas une autre approche?

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