Pour en savoir plus sur la tournée entreprise par les membres du Conseil National de Transition à travers le pays, nos confrères de la Radio Espace, ont interrogé ce matin Jean Paul Kotembedouno, l’un des conseillers de cette institution.
Ainsi à la question de savoir les réelles motivations de ce déploiement des membres du CNT à l’intérieur du pays, le conseiller est clair. Pour lui, ce contact direct permet de toucher du doigt les réalités du pays. « C’est une question importante parce que la mission est spécifique qui tient à la consultation générale…Si nous sommes venus à l’intérieur, ce n’est pas pour dire c’est terminé aujourd’hui, on continue à exercer notre fonction parlementaire… Le constat ici, est que nous avons rencontré des problèmes globaux, qui méritent d’être pris en compte, dans le cadre de l’action gouvernementale. Moi j’ai un acte sur la réconciliation, sur l’enclavement de Tougué et de Koubia. Le problème minier pour ces régions qui ont des potentiels dans ce domaine. Voilà ici, il y a un aspect conjoncturel et un aspect structurel. Est-ce que vous savez que nous avons pu remarquer que la prime d’un Préfet s’élève à 275.000 GNF, pour le maire 150.000GNF ?…Avec ces primes, il va s’en dire que le préfet va user des moyens illicites ».
Quel régime allons-nous adopter au sortir de la transition ? Allons-nous toujours continuer avec le multipartisme intégral ou opter cette fois-ci pour le bipartisme ?
A cette question, Jean Paul, soutient que dans plusieurs cas, 98% de nos compatriotes ne sont pas pour le multipartisme. « Nous avons estimé qu’il s’avère nécessaire d’expliquer ces termes techniques aux populations en langues du terroir. Le sentiment général qui se dégage aujourd’hui, c’est de renoncer à la super présidence. Ce que nous avons vécu depuis 1958…le président a des rapports ambigüs avec les institutions. A tout moment il s’impose, il nomme parfois…En Afrique, on a une culture où le chef est tout à la fois. Les gens préférent aujourd’hui l’équilibre des pouvoirs avec l’interaction moins influente du Président de la République…Maintenant en ce qui concerne la deuxième question, je vous apprends que les 98% des Guinéens sont défavorables au multipartisme intégral ».
Pourquoi utiliser une méthodologie où l’enquête se fait sans anonymat ? Et Pourquoi ne pas solliciter l’apport des sociologues ou des étudiants en Sociologie ?
Ici, le conseiller du CNT promet de remonter l’information s’il faut prochainement faire appel aux sociologues ou pas. J’avais soulevé l’implication des sociologues dans le processus, je suis très heureux que vous me réhabilitez. C’est une suggestion très pertinente qu’on va essayer d’introduire prochainement. On remontera l’information.
Pour la seconde préoccupation, vous savez, nous sommes dans un pays et dans un contexte où on est capable de dire…C’est le CNRD qui a constitué une équipe pour répondre aux questions et parler au nom des populations.