Le président du Conseil National des Organisations de la Société (CNOSC) se dit très déçu de la réaction du ministre de l’Administration Territoriale qui interdit jusqu’à nouvel ordre toute manifestation dans le pays.
Pour Dr Dansa Kourouma, si le ministre de l’Administration veut interdire toute manifestation en Guinée, il doit d’abord décréter l’Etat d’urgence. « En ce moment, toutes les manifestations seront interdites», a-t-il rétorqué.
D’après le président du CONSC, la seule conditionnalité de changer cette disposition constitutionnelle, c’est de réviser la constitution ou d’ailleurs annuler une bonne partie de cette même constitution.
Parce que, justifie-t-il, les libertés individuelles et collectives sont des libertés inviolables dans notre pays.
Il précise que cette décision du ministre remet en cause la constitution et les libertés individuelles et collectives.
« Si l’Etat constate des troubles à l’ordre public, il peut décider de réglementer les manifestations, sans les interdire, pour éviter une situation de déflagrations sociales. Mais en dehors de ces cas de situation, s’ils veulent interdire une manifestation, qu’ils décrètent d’abord l’Etat d’urgence. En ce moment, même les cérémonies de mariage seront interdites. Et je pense qu’on est loin d’une situation de crise pour prendre une telle décision. Cette décision du ministre de l’intérieur prouve à suffisance l’incohérence dans l’action gouvernementale qui s’est répercutée entre les ministres de l’Intérieur et celui de la Citoyenneté», a fait remarquer Dr Dansa Kourouma.
Parlant justement de la sortie du ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté, qui a condamné cette interdiction du général Bouréma Condé, Dansa Kourouma estime que Gassama est dans son plein droit de critiquer cette décision si toutes fois elle n’est pas prise en Conseil des ministres.
«Si la décision est prise en Conseil des ministres en sa présence, dans ce cas Gassama Diaby ne devait pas se désolidariser au nom de la solidarité gouvernementale, mais si c’est une décision du général Boureima Condé, il est libre de poser des arguments contraires », a tranché Dr Dansa pour qui affirme que chacun est en train d’écrire sa propre page de l’histoire.
« Personne ne peut écrire pour quelqu’un les pages de son histoire. Chacun écrit avec ses propres angles qui peuvent être du sang ou de la sueur », soutient le président du CNOSC qui se dit choqué que les restrictions soient faites aux libertés individuelles par un ministre sans qu’elles fussent l’objet d’un consensus au niveau du gouvernement. C’est un recul pour la démocratie, estime Dr Dansa qui ne cache pas du tout sa déception.