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Interdiction de coupe de bois : à Kindia, les acteurs de la filière s’inquiètent

Après l’interdiction de la coupe du bois sur toute l’étendue du territoire national dans le cadre de la lutte contre la déforestation et le réchauffement climatique, les acteurs de la filière tirent la sonnette d’alarme à Kindia.

Depuis la publication de ce communiqué par le gouvernement, la plupart d’entre eux se sont retrouvés au chômage faute d’activités parallèles.

Interrogés, des vendeurs de bois, de menuisiers et autres usagers expriment leur désarroi.

« Actuellement, on traverse une période vraiment difficile puisqu’on ne travaille pas depuis plus d’un mois. L’argent qu’on avait gardé, c’est ce qu’on utilise pour nourrir la famille et satisfaire certains de nos besoins. La réglementation du secteur est une bonne décision. Cependant, on demande au gouvernement de nous laisser au moins assurer le service minimum« , plaide Ibrahima sory Sylla, vendeur de bois au dépôt de Caravansérail.

Avec cette interdiction, le bois est devenu de plus en plus cher : un madrier qui se vendait entre 100 à 120 mille GNF, se négocie actuellement entre 160 et 170 mille GNF.

« Nous fabriquons des lits, des armoires, des portes et autres meubles. Mais en ce moment, nous ne pouvons même pas expliquer la situation dans laquelle nous vivons. Vu la rareté et la cherté du bois, nous ne travaillons plus. Comme le gouvernement avait promis de lever l’interdiction après les trois mois c’est-à-dire à la fin du reboisement, qu’il nous aide vraiment à régler la situation », se plaint Sayon Camara, ouvrier.

Pour sa part, Maman Camara, président de la filière bois à Kindia, affirme que « cette mesure nous inquiète énormément. Il y a certains d’entre nous qui avaient financé de l’argent pour couper les bois avec des sommes colossales, mais après cette opération ces bois, les gens ont perdu leur argent. On se demande qui va rembourser ces montants ».

« Je  transportais du bois d’un endroit à un autre pour les vendeurs et les menuisiers. Mais actuellement comme il n’y a pas de bois, je transporte d’autres marchandises pour les commerçants parce qu’il faut que je gagne ma vie. Tout cela c’est avant la levée de cette interdiction « , confie Aboubacar Soumah.

En dépit des plaintes des uns et des autres, le chef section des eaux et forêts de la préfecture de Kindia précise que cette décision gouvernementale sera strictement respectée. « Toute qualité de bois est interdite à la coupe pour le moment. Sauf quand un bois qui est penché sur le toit d’une maison ou sur une route qui risque de créer un problème ou un dégât humain. Là, il y a un constat que le service technique doit faire et informer les autorités préfectorales afin que ce dégagement soit fait et immédiatement sous la surveillance du service technique.

Voilà peut-être l’exception qui peut glisser dans cette circulaire du département qui interdit toute coupe de quelque nature que ce soit dans tout le pays« , précise Mamadouba Sylla.

A noter que chaque année, ce sont de milliers d’arbres qui sont abattus dans nos différents sites pour des besoins de construction ou des besoins culinaires. Et selon les responsables de l’environnement, c’est ce qui justifierait la canicule et l’intermittence des pluies dans le pays.

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