A l’image de Boké et de Labé, les enseignants contractuels des villes de Kindia et de Faranah ont battu le pavé. En effet, ces enseignants réclament à l’Etat l’annulation pure et simple de l’organisation du concours d’accès à la fonction comme annoncé par les autorités. Les contractuels accusent ces dernières de vouloir profiter de cet examen, pour insérer des parents proches.
Ainsi, pour éviter tout ceci, les enseignants contractuels qui disent avoir enseigné des années durant demandent aux autorités de procéder à leur engagement direct parce qu’estiment-ils, ils ont fait la preuve.
C’est pourquoi, ce jeudi à Kindia et à Faranah, ils sont sortis pour manifester ou faire du sit-in devant les inspections régionales de l’Education (IRE) et/ou Direction préfectorale de l’éducation (DPE).
Kankan
Des enseignants contractuels en colère attaquent la DPE !
Des jeunes enseignants contractuels ont manifesté leur colère ce jeudi 03 mars 2022, devant la direction préfectorale de l’éducation de Kankan. L’objectif était pour eux de revendiquer encore une fois de plus, leur « intégration sans condition » à la fonction publique.
Tout au long de cette manifestation qui a duré plusieurs heures, les grognards, au nombre d’une centaine, n’ont pas cessé de scander dans les rues des slogans et brandir des pancartes hostiles à l’encontre des autorités éducatives.
On pouvait entendre ou lire des messages comme : « Non au concours ; A bas le chef de cabinet du MEPUA ou encore Cinq ans à la craie suffisent pour être fonctionnaire ».
Pacifique au départ, la manifestation est montée vite d’un cran devant les locaux de la Direction préfectorale de l’éducation de Kankan.
Après avoir traversé de force le grand portail de la cour, ils ont interrompu toutes les activités avant de cadenasser la porte d’entrée principale dudit service.
N’ayant trouvé aucun interlocuteur, ils se sont dirigés vers l’inspection régionale de l’éducation. Ils ont été accueillis et sensibilisés par l’inspecteur Famoro Keita qui a promis d’informer sa hiérarchie sur la situation.
Mais non convaincus, ils ont réinvesti les rues tout en laissant planer la menace de perturber les cours dans les établissements, s’ils n’obtiennent pas gain de cause d’ici à la semaine prochaine.
Kindia
Les enseignants contractuels investissen les rues
Ils étaient des centaines de personnes à organiser un sit-in pour dénoncer la mauvaise foi et le manque de volonté du gouvernement guinéen à engager les contractuels ayant servi loyalement dans les différentes écoles en 2018 à la fonction publique.
Ils ont bloqué la rentrée principale de l’inspection régionale de l’éducation en signe de colère contre les autorités.
On pouvait lire sur les pancartes des manifestants » Nous voulons notre intégration à la fonction publique sans concours ».
Dans son discours de circonstances,le porte-parole du collectif des contractuels en colère explique : « Nous sommes là ce matin pour manifester contre une mauvaise volonté des autorités éducatives qui refusent de régulariser notre situation, malgré les efforts que nous déployons tous les jours pour apporter une touche au système éducatif guinéen.
Elles ont refusé sous prétexte que certains sont engagés.
Ceux qui étaient aussi dans les écoles privées ont été remplacés.
Et secondo, c’est l’idée de concours que nous ne partageons pas, nous exigeons notre intégration à la fonction sans voix de concours.
Ce concours pour nous est une politique des autorités pour écarter les vrais acteurs qui ont souffert jusqu’à maintenant dans les écoles avec zéro franc.
En 2018 on avait fait une évaluation dans les écoles, où les inspecteurs étaient là pour évaluer les enseignants contractuels, ils ont ce résultat là. Mais elles disent de faire un autre concours nous ne partagerons pas cette hypothèse que nous qualifions de mafia pour introduire ceux qui n’ont rien fait en lieu et place de ceux là qui ont travaillé. La preuve est que le dernier recensement qui fut fait le nombre a été rehaussé par les DPE et les IRE.
S’ils veulent organiser un concours, c’est de mettre en rapport avec nos représentants dans tous les coins aujourd’hui du pays. Sinon au cas échéant, nous n’accepterons pas parce que nous ne sommes prêts pour ça », martèle Bah Lamine Leno
Présent par parmi les enseignants contractuels en protestation, cette jeune dame qui évolue depuis 2018 dans une école en qualité de contractuelle se montre catégorique contre toute décision de concours : « Ce que notre porte-parole à dit à son pesant d’or.
Moi depuis 2018 je suis en classe en qualité de contractuelle avec toutes les souffrances que vous connaissez.
Nous n’avons pas de primes, nous avons nos familles, après l’arrivée du nouveau gouvernement, ils ont demandé de remonter les renseignements au ministère vous avez vu la cacophonie qui était au tour.
Donc nous exigeons purement et simplement notre intégration à la fonction publique sans condition », soutien Aïcha Bangoura.
Il faut rappeler que cette manifestation qui a coïncidé à celle des élèves maîtres de L’ENI qui exigeaient le payement de plus de six mois de primes à été empêchée par les agents des forces l’ordre.
Boké
Des enseignants contractuels s’insurgent contre le concours d’accès à la fonction publique
A Boké, les enseignants contractuels étaient dans la rue ce jeudi pour exiger leur intégration à la fonction publique. Après s’être regroupés à la place des martyrs, ils se sont dirigés au siège de la DPE, avant de regagner l’IRE de Boké où ils ont été reçus par les responsables de l’Inspection régionale de l’éducation. Ceux-ci ont tenté de trouver un terrain d’entente sans succès.
Les enseignants grévistes maintiennent toujours leur position jusqu’à la satisfaction de leur revendication.
On pouvait lire sur les pancartes brandies par les manifestants, des slogans du genre: « NON ! A la corruption », « oui à l’intégration des contractuels sans passer par un concours ». « Notre patriotisme n’est pas récompensé ».
Ces manifestants ont fait le tour du centre-ville de la commune urbaine de Boké, afin d’attirer l’attention des autorités éducatives sur leur situation. Face à cette fronde, les autorités éducatives de Boké appellent les manifestants au calme et promettent de remonter l’information au niveau du département de l’Enseignement pré universitaire.
«Nous nous sommes beaucoup sacrifiés,et réellement on n’a bénéficié de rien. En tant que contractuels, nous avons travaillé longtemps et durement mais aujourd’hui c’est comme ça ils veulent nous récompenser», déclare Kanfory Camara, enseignant contractuel.
«Vraiment nous sommes sensibles à vos
problèmes, nous savons que vous êtes des pères de famille, vous avez besoin d’être rémunérés par rapport au travail que vous fournissez dans les écoles. Donc je vais transmettre ces messages à qui de droit», explique Ibrahima Fofana, directeur préfectoral de l’éducation de Boké.
Malgré ces promesses, les enseignants contractuels comptent poursuivre leur manifestation, jusqu’à la satisfaction de leur revendication. « Il a demandé à ce qu’on remonte les noms de tous les enseignants contractuels, et ça a été fait. Mais jusqu’à présent il n’y a eu aucune suite favorable. Après, on nous demande de passer un concours. Nous n’allons pas accepter cela», ajoute Abdoul Alimou Soumah, président des enseignants contractuels de la préfecture de Boké.
Parmi ces enseignants contractuels, nombreux sont ceux qui ont fait plus de 8 voire 10 ans de service sans salaire.
Ci-dessous des images prises par ses correspondants locaux
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