Treize mille à quatorze francs guinéens par jour pour les creuseurs de mètre lunaire, soixante mille francs guinéens par jour pour les conducteurs de machine et 2 millions de francs par mois guinéens pour les travailleurs permanents. Ce sont-là la situation salariale des différents travailleurs et ouvriers de l’entreprise chargée d’installer la fibre optique dans la région administrative de Labé. Ces ouvriers se plaignent de leur traitement. Originaires pour la plupart des autres régions du pays, ces ouvriers disent être exploités par l’entreprise.
Pour mieux cerner le sujet, Guinéenews a rencontré l’inspecteur régional du travail de Labé. Selon Diallo Mamadou Dian, il y a trois catégories de travailleurs : des travailleurs permanents, journaliers et ceux qui sont recrutés sur place…
«Le paiement, c’est par mètre lunaire pour certains, d’autres par jour et il y a un autre groupe qui est payé par mois. Les travailleurs permanents sont payés mensuellement à deux millions de francs guinéens, ceux qui sont derrière la machine sont payés à 60 000 GNF le jour. Quant à ceux qui sont recrutés dans les différentes localités, qui n’ont aucune qualification, qui ne font que creuser (un mètre lunaire) à la fin sont payés entre 13 et 14 000 le mètre lunaire », explique-t-il.
Un plan tarifaire qui n’aurait visiblement pas intéressé les jeunes de Labé. Pour être dans le délai imparti pour le contrat, l’entreprise s’est vue obligée de faire venir des ouvriers afin que ceux-ci s’occupent du travail journalier rémunéré entre 13 et 14 000 GNF le mètre lunaire. C’est dans cette optique qu’un groupe de 18 jeunes a été embarqué de la Forêt pour Labé. Mais, ces jeunes ont été désagréablement surpris une fois mis au contact des réalités du terrain à Labé.
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«Dès notre départ, on nous a dit qu’une fois à Labé ils vont vous donner 500 000 GNF et nous placer dans des familles où nous seront vraiment à l’aise. Mais aujourd’hui on vit à Labé grâce aux autochtones qui nous donnent à manger…», a laissé entendre Herizé Sonomou.
Aussi concerné par cette situation de maltraitance, Mamadou Lamarana Diallo enfonce le clou: «nous avons été convaincus qu’ils vont prendre en charge la nourriture et la santé. Mais quand nous sommes venus, c’est le contraire qu’on a vu et le travail ne marche plus. C’est le peu qu’on gagnait qu’on utilise pour la nourriture donc, on n’a rien. »
Pour Éliza Guilavogui, il est mieux de rentrer que de mourir de faim à Labé. «Nous sommes venus avec nos maris pour chercher de l’argent. Mais hélas !», soutient l’épouse d’un ouvrier.
Aux dernières nouvelles, l’inspecteur régional du travail de Labé s’est à nouveau impliqué et l’entreprise serait sur le point de payer ces jeunes en fonction du travail abattu afin de leur permettre d’aller chez eux.