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Insécurité de passagers : une infraction à haut risque, jusque-là, couramment observée

Eh, oui, il en est ainsi de beaucoup d’infractions connues pour leur gravité chez nous, mais qui continuent quand même, de se produire comme si de rien n’était. Certaines d’entre elles passent même pour être considérées comme des faits anodins, à la limite du banal. Elles sont ‘’normales’’ et doivent être acceptées comme telles. Ce qui explique que personne ou presque, n’interfère pour y changer quoi que ce soit.  On laisse faire, tant que ça arrange les uns et les autres. Personne pour s’en plaindre ou s’en offusquer. Personne pour lever le petit doigt et exiger que la donne change.

Tant et si bien que ça passe dans les habitudes et au final, ces divers comportements deviennent des réflexes que l’on catalogue à tort, comme profils culturels caractérisant les populations de cet endroit où ont lieu ces déviances. Celles-ci, (les populations) sont alors affublées à tort, d’épithètes à la limite du convenable. On leur trouve des attitudes rétrogrades, qui font fi des idées nouvelles. Pour finir, on leur colle une étiquette toute faite de gens qui n’accordent aucun respect aux règles de la circulation.

Sur ce point précis, justement, nous nous sommes posé la bonne question, à savoir : à qui imputer la faute ? Aux usagers ou aux responsables en charge du secteur ? Vaste sujet qui suscite un long débat !

Nous avons là deux réalités qui s’entrechoquent. D’un côté, l’offre en matière de transport en commun qui reste encore très faible et très rustique pour couvrir les besoins énormes et constants, en la matière. Ainsi, pour tenter de combler le gap énorme qui se présente, les transporteurs font feu de tout bois. Ils utilisent tous les moyens à leur portée, même les plus inadaptés et inattendus. Ce qui explique que même des camions sont utilisés dans le transport des personnes et de leurs biens, surtout à l’intérieur du pays, en direction des marchés hebdomadaires.

Au même moment à Conakry, les taxis s’avèrent largement insuffisants et malgré ‘’l’appui’’ tacite et ‘’toléré’’ des clandos, les deux réunis ne comblent pas le besoin. Les observateurs trouvent là, l’explication plausible de la surcharge endémique, presque institutionnalisée qui a cours partout en ville et même au-delà.

Tous les véhicules de transport en commun roulent en surcharge, sans qu’on ne puisse rien y faire, malgré l’interdiction qui en est faite. Et quand on demande pourquoi ces pratiques reconnues dangereuses sont tolérées par les agents et les syndicats, la réponse est la même : « le phénomène nous dépasse de par son ampleur. Nous n’avons pas les moyens pour le combattre efficacement et partout. D’ailleurs, quand nous interpellons un chauffeur pour y mettre fin, ce sont les passagers qui s’interposent et le défendent quelquefois avec véhémence. Ils nous demandent de laisser passer leur véhicule. C’est comme si nous les dérangeons ou que nous étions leurs adversaires, alors que notre action vise à assurer leur sécurité. Il arrive que pendant l’opération, nous voyons d’autres véhicules qui passent autour de nous, quelquefois dans la même situation que celle que nous voulons empêcher ou même plus surchargés encore. En vérité, ce n’est pas facile. Mais, nous sommes tenus par le devoir. Nous devons toujours lutter contre les infractions.  Quand nous empêchons ces pratiques à la gare routière, les chauffeurs obtempèrent, juste pour la forme. Ils s’arrangent avec les passagers qui vont les attendre sur la route, en des endroits qu’ils déterminent, de commun accord.

Tout cela pour vous dire qu’à ce jour, le problème est toujours entier. On espère bien qu’il sera résolu un jour ou l’autre, dans l’intérêt bien compris des usagers. »

D’ici là, la situation reste encore statique. Nous en voulons pour preuve, la pérennisation de plusieurs infractions contre lesquelles aucune mesure n’a pu encore produire d’effet. Les raisons à cela sont sans doute de plusieurs ordres. Nous n’allons pas nous focaliser dessus, pour l’instant. C’est un sujet qui mérite qu’on lui consacre un traitement à part.

D’ici-là, à titre de rappel, nous pouvons néanmoins citer quelques-unes de ces infractions qui sont réputées avoir ‘’la peau dure’’, tellement elles semblent indécrottables. C’est le cas de l’excès de vitesse, la circulation à gauche et les défaillances techniques. Voilà des décennies que la gendarmerie routière les cite, dans le même ordre, au peloton de tête des causes d’accident constatés annuellement, en rase campagne.

Jusque-là, rien n’a changé. Chaque année qui passe, la situation est toujours la même. S’y ajoute le cas du transport mixte (combinaison passagers et marchandises dans le même compartiment), également interdit depuis 1990, suivant l’arrêté n04352/MTTP/CAB/90 du 10 octobre 1990.

A propos, que voit-on sur le terrain ? Dans ce cas précis, rien n’a encore bougé. En tout cas, on n’arrive pas encore, malgré le temps et peut être aussi les efforts consentis, à enrayer la commission de cette infraction ‘’rebelle’’ qui nargue tout le monde, tout ce temps.

En attendant, qui en pâtit ? C’est l’usager lambda que l’on voit accroché à la portière ; perché sur le toit ; coincé à ne plus pouvoir bouger bras et jambes, à ne plus respirer, dans un véhicule. C’est bien lui qu’on voit, carrément assis sur le capot ou dans le coffre. Et c’est bien cela qu’on voit sur nos routes, en rase campagne surtout. Le comble est même atteint dans le genre.

A présent, le phénomène se délocalise pour essaimer jusqu’ à Conakry. Aussi surprenant que cela paraisse, ceux qui le font ont toujours de bonnes raisons à évoquer, quand on les interroge. Nonobstant tout cela, on en arrive à se demander s’ils ont réellement le libre choix d’aller à ce qu’on peut assimiler à un ‘’suicide’’ individuel ou collectif, en imaginant ce qui va leur arriver si, par extraordinaire, le véhicule se renverse ou percute un obstacle ? Ce n’est pas évident qu’ils y aient pensé. Faut-il alors les laisser faire ? C’est non !

Les hommes, comme l’Etat, ne peuvent y consentir.  Autant donc les aider à ouvrir les yeux sur le sort périlleux qui les attend dans ces conditions de transport. Cela, même au prix d’une contrainte, s’il le faut ! Ne dit-on pas que même pour le paradis, il y en a, parmi les humains, qu’il faut pousser pour y entrer ? C’est tout dire !

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