A Conakry, tout le monde connaît le niveau d’insalubrité de la ville, notamment les différentes rues. Mais peu savent que des lieux, dont l’exemplarité dans la propreté ne doit faire l’objet d’aucun doute, sont sales. Pourtant, c’est le cas le cas du Tribunal de première instance de Conakry III (Mafanco). Ce tribunal se trouve dans la même enceinte que l’État civil.
En voulant se rendre dans l’une de ces deux institutions, le visiteur est frappé par l’état des ruelles. Si la bretelle qui lie la route du Niger à la Corniche Sud est goudronnée, celle qui mène au tribunal est poussiéreuse. Celui qui se rend pour la première fois dans ce lieu pensera qu’il s’est égaré.
Pire, dans la cour, on voit des voitures qui sont ensevelies par une nappe de poussière qui laisse penser à un parc automobile où sont abandonnés des véhicules hors usage. Juste en face, se trouve un tas d’ordures où des rats, mouches et autres insectes se donnent rendez-vous.
Que dire du bâtiment où sont jugées plusieurs affaires ? Des bureaux exigus, des piles de dossiers déjà noircis par l’effet de la nature, des plafonds complètement en lambeaux par endroits.
Des observateurs estiment que l’État devrait mieux faire pour doter ses institutions d’infrastructures dignes de nom, car l’image du pays en dépend.
Le TPI de Mafanco abrite aussi le tribunal du Travail. D’ailleurs, il n’y a pas longtemps, un avocat nous confiait qu’un employeur avait été convoqué par le tribunal du Travail pour avoir licencié “illégalement” son employé. Voyant l’état du tribunal, il a préféré demander à son ex-employé ce qu’il voulait avoir comme dommage et il l’a payé sur place, au lieu de se faire jugé dans cet endroit qui ne reflète nullement l’image d’une institution qu’incarne ce tribunal.
Mais Mafanco n’est pas le seul dans ce cas. Le tribunal de Dixinn se trouve dans la même situation, voire pire, parce qu’il aurait même été sommé par le propriétaire des lieux, de plier bagages.