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INIDH: l’institution demande la mise en liberté provisoire pour un responsable syndical

Trois ans après sa création, l’Institution nationale indépendante des droits de l’homme (INIDH) tient sa première assemblée ordinaire qui s’est ouverte ce mardi 4 juin au Palais du peuple, en présence du Conseiller spécial du président de la République auprès des institutions républicaines et de nombreuses autres personnalités.

Dans son discours d’ouverture, Alia Diaby, président de l’INIDH, a déclaré qu’après trois ans et demi d’attente marquée par l’isolement et la paralysie, l’heure de vérité est venue, le moment attendu de la première assemblée ordinaire de l’INIDH qui coïncide avec le mois de l’enfant et la célébration de la journée mondiale contre la torture.

Le président de l’INIDH a rappelé que l’année 2018 est déjà marquée par la grève des enseignants du pré-universitaire et de nombreuses manifestations postélectorales entrainant des violations de la liberté de réunion, d’association, du droit de manifestation et de cortège, du droit à la vie, de la liberté syndicale, du droit à un environnement sain et durable.

« On note déjà au moins un enlèvement à l’insu de l’Etat suivi de torture et de mort de citoyen dont le corps a été retrouvé dans une fosse le 9 mai, l’arrestation et la détention d’un responsable syndical depuis le 6 mai 2018 », a-t-il martelé.

Et de renchérir: « Sur ce point, l’INIDH rappelle qu’en la matière, la liberté est la règle et demande la mise en liberté provisoire de l’intéressé en attendant qu’un tribunal compétent respectant les conditions d’un procès équitable statue sur sa culpabilité. Autrement, c’est l’image de la Guinée qui est écornée

Diaby a également relevé des risques de violation du droit de propriété, du droit au logement dans le déguerpissement envisagé aux alentours de la décharge de Dar-es-Salam. Aussi, a-t-il ajouté, l’absence de chambre criminelle à la Cour d’Appel et la violation en conséquence du droit d’être jugé dans un délai raisonnable, etc. « Le rapport annuel 2018 de l’INIDH est attendu à cet égard. Bref, les libertés restent menacées et souvent violées », a dénoncé le président de l’INIDH.

Il a cependant, reconnu les efforts déployés comme la mise en place du comité de pilotage du procès des événements du 28 septembre 2009, l’obtention d’un accord pour la prise en charge de la santé des détenus, le renforcement de la capacité des femmes défenseures des droits de l’homme, l’opérationnalisation du comité de pilotage du forum national des droits de l’homme et la préparation d’un document de politique nationale de migration. « Mais des allégations de violation tant verticales qu’horizontales des droits humains en nombre inquiétant sont signalées en permanence et à un rythme exceptionnel », a Souligné Alia Diaby.

« Bien évidemment lorsque l’INIDH dénonce des violations, on l’accuse d’être de l’opposition. Si elle ne dit rien ou modère son langage, on l’accuse d’être complice de l’Etat. C’est une vie ambivalente à laquelle, il va falloir s’habituer. Nous sommes sereins », a-t-il rassuré.

Le président de l’INDH n’a pas passé sous silence le manque cruel de moyens, de budget de fonctionnement, de salaires des membres du bureau et le manque d’engins roulants.

L’ouverture de la session a été marquée, faut-il souligner, par l’élection à mains levées d’Ansoumane Sacko et Mme Goumou Fatoumata Morgan comme représentants de l’INIDH au sein de la Cour Constitutionnelle.

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