Notre collègue, Abdoulaye Bah, a rejoint vendredi 22 juin 2018 sa dernière demeure auprès de ses ancêtres au cimetière Tintikolè de Dinguiraye, sa ville natale.
Ils étaient nombreux ce vendredi à prendre part à Dinguiraye aux obsèques du désormais feu Abdoulaye Bah. Amis, parents, journalistes, ministres, cadres de l’Administration publique, députés, ont rendu un dernier hommage au « guerrier de la plume », tué dans un accident de la circulation très tôt dans la matinée du 17 juin en plein exercice de son métier de journaliste. Ce jour là, faut-il le rappeler, Abdoulaye Bah a été percuté par une voiture conduite par des jeunes totalement ivres.
Après la lecture du Saint Coran pour le repos de l’âme du défunt, ce fut les témoignages. D’abord, Amadou Tham Camara, patron de la Rédaction de Guineenews à Conakry, a affirmé qu’Abdoulaye Bah est un travailleur modèle. «Abdoulaye Bah n’était pas un fils de Dinguiraye seulement. C’était un fils de la Guinée. C’était un collaborateur modèle. Un homme compétent, un gros travailleur, un travailleur modèle, loyal […]. C’est une énorme perte pour nous. Quelqu’un comme Abdoulaye, on ne peut jamais le remplacer.»
Pour Mariama Taata Bah, députée à l’Assemblée nationale, c’est un trésor qui a disparu : « Abdoulaye Bah, c’est un trésor qui nous a quittés. C’est vrai que c’est vous qui avez mis Abdoulaye Bah au monde, mais personne ne savait qui était ce grand homme que vous avez mis au monde. Il y a un adage qui dit qu’on est né pour mourir. On ne souhaite pas de mourir tôt, mais quand on a une telle mort, c’est aussi souhaitable pour nous parce que nous devons mourir. Alors nous souhaitons que le bon Dieu l’accueille dans son Paradis éternel.»
Abdoulaye Bah peut reposer en paix, car la femme qui l’a mis au monde, Mme Aïssatou Bah ne retient rien de mal de lui : «Je demande à Dieu, quel que soit le désaccord qui pourrait être entre nous, qu’il lui épargne les conséquences de cela. Que son âme repose en paix. Abdoulaye ne m’a rien fait de mal qui m’empêcherait de lui pardonner. Si c’est moi qui vais le faire souffrir [à l’Au-delà], il ne souffrira jamais, s’il plait à Dieu. »
Le papa a aussi le même témoignage. Thierno Mamadou Bodjé Bah, a confié qu’Abdoulaye ne lui a jamais contredit : « Il n’y a jamais eu de contradictions entre Abdoulaye et moi. Jamais ! Si je lui dis retourne, il retourne. Si je lui dis d’aller, il va. Si je lui dis de s’asseoir, il s’assoie. »
La mort d’Abdoulaye a été une surprise générale pour la presse guinéenne. Mais il l’est plus pour son épouse Marie-Louise Bah, ou Nènè Mariama comme l’appelle affectueusement la famille, avec qui il avait promis d’avoir des enfants et des petits enfants : « C’est une disparition tragique à laquelle je ne m’attendais pas. Lorsque j’ai appris qu’il est décédé, j’ai dit que ce n’est pas ce qu’on s’était dit. On était sensés rester ensemble pendant des années, avoir des enfants ensemble, avoir des petits enfants ensemble. Mais malheureusement, Dieu en a décidé autrement. On s’en remet à la volonté de Dieu. […] Je garde de beaux souvenirs de lui Car, j’ai vécu de très beaux moments avec lui. C’est un homme exemplaire. C’est le meilleur mari au monde. Je suis fier de lui. »
Après la prière de vendredi à la mosquée d’El Hadj Omar Tall, suivie de la prière mortuaire, Abdoulaye Bah a rejoint sa dernière demeure au cimetière de Tintikolè de la ville, situé à environ 500 m de la grande mosquée.
Pour rappel, Abdoulaye avait perdu son enfant quelques heures après sa naissance le 4 mai 2018.
Une dépêche de Alhassane Bah, de retour de Dinguiraye pour Guinéenews