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Infrastructures sportives: Les promesses non tenues du CNRD (Tribune)

Sans surprise, la Confédération Africaine de Football (CAF) a retiré l’organisation de la CAN 2025 à la Guinée  en fin septembre 2022, pour manque d’infrastructures et équipements « non adaptés ou prêts » pour accueillir la compétition phare du football africain. Le Président de la CAF, Patrice Motsepe avait fait lui-même le déplacement à Conakry pour annoncer la mauvaise nouvelle aux autorités du pays. Déçus, le Premier Ministre, Bernard Gomou et le ministre des Sports, Lansana Béa Diallo, avaient pris l’engagement au nom du gouvernement pour doter la Guinée des toutes les infrastructures sportives adéquates afin que le pays puisse être à mesure d’accueillir les grandes compétitions continentales. 

« Avec ou sans la CAN, la Guinée réalisera les infrastructures. C’est l’engagement du Chef de l’État, le Colonel Mamady Doumbouya et le gouvernement va s’atteler à ça» avait martelé le PM, Bernard Gomou. Sur FIM FM, le Ministre des Sports, Béa Diallo était lui aussi catégorique: « Le gouvernement va rester dans sa programmation de construction d’infrastructures sportives et économiques à l’horizon 2025. On ne veut plus que la Guinée soit un pays de looser.», avait-t-il promis. 

Malheureusement, près d’une année plus tard, ces différentes déclarations n’ont pas été suivies par des actions visibles et concrètes sur le terrain. D’octobre 2022 à juillet 2023, c’est le statu quo. Rien n’a été fait. Rien n’a été entrepris, aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Pourtant, en août 2022, un mois avant le retrait de l’organisation de la CAN à la Guinée, Béa Diallo était formel :«Le processus qui est engagé n’est pas en retard, nous sommes largement dans les délais. Les contrats signés, l’argent est à disposition. Donc il n y a rien qui peut nous empêcher d’achever la construction des infrastructures à temps.», avait-il révélé. Le ministre des Sports est allé même plus loin, en annonçant une date pour le début des travaux de construction des infrastructures: «Les entreprises ont signé, le processus de construction doit commencer dans deux mois, voire trois mois ou plus (novembre 2022 au plus tard, NDLR)», avait-il divulgué. 

Cependant, une année après et à date, le démarrage des travaux se fait toujours attendre. L’engagement pris et les promesses faites devant le peuple pour bâtir un nouveau stade de 40.000 places à Conakry, deux autres de 20.000 places à Kankan et à Kindia et trois autres de 15.000 places à Nzérékoré, Labé et Boké, ne sont toujours pas tenus. 

Pis, le seul et l’unique stade dont dispose le pays, ne peut accueillir un match international parce que ne répondant pas « aux exigences minimales des stades de la CAF.» Dans un courrier adressé à la Fédération Guinéenne de Football en février dernier, la CAF a interdit l’utilisation du Stade Général Lansana Conté pour tous « les matches internationaux CAF des équipes nationales seniors et aussi pour les compétitions interclubs masculines de la CAF. » Le CNRD et son gouvernement qui avaient fait de l’organisation de la CAN 2025 un projet « d’intérêt national et prioritaire », est pour le moment dans l’incapacité de doter le pays d’un seul stade homologué par la CAF et la FIFA, dix mois après le retrait formel de l’organisation de la CAN. 

Au Ministère des Sports, on traîne les pas en privilégiant la délocalisation des matches des équipes nationales et ceux des clubs, sans se soucier des sommes astronomiques qui sortent dans les caisses de l’État pour financer ces différents déplacements. Une pratique vieille et bien huilée qui profite à un petit groupe d’individus au détriment de l’intérêt national. 

Il est important de signaler que les joueurs de l’équipe nationale A, en ont ras le bol de jouer leurs matchs à domicile à l’extérieur. Ils l’ont fait savoir au ministre des Sports, Béa Diallo lors du dernier rassemblement du Syli national au Maroc. Et à l’issue du tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, le sélectionneur national, KABA Diawara a abondé dans le même sens. « A nous de bien négocier ce tirage et surtout les déplacements à venir en espérant que l’on puisse enfin jouer à domicile. Parce que jusqu’à preuve du contraire nous ne sommes pas marocains », a-t-il réagi. 

Maintenant, à défaut de construire les stades qu’ils avaient promis au peuple de Guinée, il est nécessaire que le gouvernement et le CNRD se bougent pour permettre aux équipes nationales et aux clubs de recevoir à domicile. C’est une question de souveraineté et de fierté nationales. Les prochaines échéances pointent déjà à l’horizon. En novembre prochain, démarre la phase de poules de la Ligue des Champions et la Coupe de la Confédération et les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026.  Il serait absolument scandaleux que ces différentes équipes soient obligées d’aller recevoir leurs adversaires dans d’autres pays. 

 

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