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Infrastructures routières : enfin, la circulation rétablie entre la T2 et Koloma !

Cette fois-ci est la bonne ! Comme un cadeau de fête, c’est à la veille du 05 septembre dernier que les pouvoirs publics ont ouvert cet axe routier à la circulation. Il s’agit du raccordement de la T2 avec la route qui mène au quartier Koloma-Soloprimo, en passant par Kaporo-rails. Un embranchement situé dans le prolongement de la voie d’accès à l’ambassade des USA.

Ce segment de route, qui a longtemps posé problème aux usagers, est maintenant ouvert à la circulation. On y passe allègrement, avec tout le confort et la sécurité souhaités. L’ouvrage est construit en béton. Il franchit le caniveau qui borde la T2 (transversale n0 2) avant de se prolonger sur une centaine de mètres, en direction de Koloma.

Oubliées, les difficultés qui attendaient les usagers à ce niveau, les empêchant même quelquefois, de traverser pour aller vers Koloma ou pour en venir !  Depuis toujours, votre quotidien guineenews.org n’a eu de cesse de s’intéresser à ce point noir. Il lui a consacré des articles, à chaque fois que la circulation à ce niveau a été interrompue. Et il faut reconnaître qu’elle l’a été bien souvent. C’est le cas de le dire !

Retour sur les faits :

Nous allons un peu revenir en arrière pour dire que depuis 2016, cet endroit a connu des interruptions cycliques de la circulation qui ont causé bien de soucis à plus d’un usager. Il y avait là, sur le caniveau bordant la T2, des dalles de franchissement qui se brisent à répétition sous le poids des gros camions, qui étaient très nombreux sur le plateau de Kaporo-rails, non déguerpi à l’époque. Les bris tombaient dans le caniveau et un trou béant s’ouvrait alors, qui empêchait tout passage de certaines catégories de véhicules.

Les effets induits de ces interruptions :

Ces interruptions récurrentes de la circulation sont restées dans les mémoires. Pour ceux qui fréquentent la zone, elles ont constitué des périodes de frustrations et de gêne, mais aussi d’embouteillages qui se prolongent sur la T2. L’obstacle n’étant pas signalé, les usagers non avertis qui empruntaient ce chemin, se retrouvaient subitement face à une ouverture large et profonde. Un obstacle infranchissable devant lequel ils se voyaient comme pris au piège. Ceux qui venaient de Koloma pour reprendre la T2 étaient coincés et il leur fallait effectuer des manœuvres de marche arrière et de demi-tour hasardeux, dans un environnement restreint, sur une route dégradée et encombrée de véhicules. Pour les utilisateurs de cette route, le risque d’accrochage ou d’accident était évident. Il arrivait même que, la nuit, l’obstacle n’étant pas signalé, des motocyclistes tombent et se blessent dans les trous ouverts au-dessus du caniveau. Chaque interruption de la circulation durait au moins une semaine, avant d’être rétablie. L’Etat n’intervenait pas.  Du moins, en ce moment !

Qui donc s’est investi le premier pour tenter d’apporter une solution ?  

A toutes ces occasions, c’est un citoyen qui a assuré les réparations qu’il fallait, juste pour rétablir le passage. Ce mécène a toujours agi avec une grande discrétion. Il a tenu à passer inaperçu, à tel point qu’il nous a fallu du temps pour le découvrir.

Aujourd’hui que cet ouvrage est réalisé par les services techniques de l’Etat, nous pensons que le geste citoyen de ce philanthrope mérite d’être connu et encouragé. Avec l’espoir qu’il serve d’inspiration à d’autres. Nous sommes pour que les actes de civisme soient toujours valorisés, partout où ils se produisent.  

Quelle a été la réaction de ce premier donateur, à la vue de ce nouvel ouvrage réalisé par l’Etat ?

Elhadj Baῑlo Sow, c’est de lui qu’il s’agit, nous a dit ressentir une grande joie. Il nous rappelle avoir prédit que l’intervention de l’Etat allait se produire. Et qu’en plus, elle va résoudre de façon durable ce problème aigu qui se posait régulièrement à ce niveau. Pour lui, l’Etat, c’est la puissance publique qui dispose des moyens financiers et de l’expertise requis pour entreprendre de tels travaux.

Pendant toutes les années où il a eu à intervenir à titre individuel sur les lieux, pour des réparations ponctuelles, il nous dit avoir souvent entendu des commentaires autour de lui : « il se mêle de quoi même, celui-là ? C’est à l’Etat de le faire ; il veut sans doute qu’on parle de lui ; regardes un peu, il veut montrer qu’il est riche ; toutes ces dépenses onéreuses en ciment, fer à béton, agrégats, et autres traverses métalliques, sans compter la main-d’œuvre ! Peut-être, cherche-t-il à être chef de quartier ? Il n’a qu’à me donner ces millions, moi je sais quoi en faire, » etc.

Qui est donc ce bienfaiteur qui a tant fait pour les usagers de cette route ?

Notre interlocuteur dit n’avoir pas fléchi devant cette avalanche de doutes, de scepticisme et de découragement distillés ici et là, autour de son action.

Elhadj Sow est un jeune diplômé en compta-gestion qui dirige une société de construction. Il soutient que sa motivation à reconstruire cette bretelle à chaque rupture, a toujours été sans équivoque. « Vous savez, il faut toujours que les gens parlent sur tout ce qu’ils voient se passer autour d’eux. Il s’agit bien de travaux publics, comme ils l’ont fait remarquer. Ce qui interpelle directement l’administration, l’Etat en un mot. Mais, pensez-vous que l’Etat soit à même de tout faire, malgré sa force, ses moyens et sa puissance ? Je réponds, non !

L’Etat c’est vous, c’est moi, c’est nous tous ! Quand il y a un problème, si nous pouvons intervenir, faire quelque chose, nous ne devons pas hésiter. Rappelons-nous que chacun a des dettes vis-à-vis de la société. Nous devons à nos parents, nos amis, nos voisins, notre village, notre ville et à tout le pays. Nous devons tous à l’Etat qui nous a permis d’étudier, de vivre en paix, de nous soigner, de nous développer…

Pour tout vous dire, lorsque j’ai été confronté pour la première fois à une des coupures qui se produisaient à cet endroit, j’ai tout de suite compris l’urgence du problème. Pour les résidents de Koloma, dont je fais partie, le choix était réduit. Où qu’ils veuillent aller, il leur fallait nécessairement venir à pied ou à moto pour passer le point de jonction rompu qui ferme l’accès à la T2.

Pour s’épargner cette peine, la seule alternative qui leur restait était de faire un grand détour par Koloma-marché, ‘’rails-rails’’ ou le super marché à Kaporo-rails. Aucune de ces options n’était facile à adopter. C’est vraiment coûteux et porteur d’énormes conséquences au plan individuel, social et économique, qu’on ne peut évaluer.

D’où vient un sens civique aussi marqué ? 

Pour Elhadj Sow, l’altruisme qu’on lui trouve, lui vient de son père. Depuis, tout jeune, il dit l’avoir vu s’investir au service de la communauté. Enseignant de son état, c’était son activité principale, il était aussi infirmier qualifié et dispensait des soins à tous ceux qui en avaient besoin. Et dans les villages, les patients ne manquaient pas. Ce qui manquait, c’est l’argent pour se soigner. Malgré cela, il était très généreux et très disponible pour chacun et il n’attendait pas d’être rémunéré pour donner les soins nécessaires.

C’est sur un ton très ému, qu’il conclura en disant : « les années ont passé depuis, mais les gens de l’époque me le rappellent encore et j’en tire une grande émotion.  Je suis fier d’avoir eu un père aussi serviable et estimé de tous ses contemporains.  Il a inculqué à tous ses enfants, l’amour d’autrui et l’amour de la patrie. A l’évocation de ses souvenirs, nous ne baissons pas la tête et c’est un merveilleux héritage qu’il nous lègue ainsi. 

J’ai retenu la leçon : il ne s’agit pas que l’on soit riche ou pas. On est toujours placé au juste milieu des choses. Il faut toujours se montrer serviable, utile à autrui et à la société. Sans les autres, nous ne sommes rien. C’est d’eux que nous tirons tous les trésors de la vie, tout le bonheur espéré ! »   

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