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Industrie : Alpha Condé annonce la croisade contre les unités clandestines

Le chef de l’Etat a visité plusieurs unités industrielles, toutes établies à Manéah, dans la préfecture de Coyah le mardi 17 avril. Une visite au terme de laquelle Alpha Condé a porté un regard critique sur les conditions de travail des ouvriers dans certaines de ces usines, avant d’annoncer les nouvelles mesures à instaurer dans ce secteur en vue d’une meilleure protection des travailleurs. (photos-crédit, Présidence de la République)

Dans son constat, le chef de l’Exécutif reconnait qu’avec le manque d’emplois, les gens acceptent des emplois sans être protégés très souvent. Il le dit entre ces lignes au micro de nos confrères du Bureau de presse de la Présidence de la République.

« Nous avons visité 4 usines. La première, c’est Topaz. Et dès que j’ai été élu, j’ai décoré Ashok (patron de cette unité industrielle, Ndlr. Parce que c’est l’une des rares usines qui a fait confiance en la Guinée. Donc, je l’ai décoré. Ensuite, je lui ai demandé qu’il change de dimensions et d’étapes, parce qu’il fabriquait seulement des brouettes. Je lui ai dit qu’il faut qu’il change et qu’il commande de nouvelles machines pour avoir une capacité d’une plus grande production.

 C’est ainsi que lorsque nous avons voulu faire la fibre optique avec Huawei, celle-ci voulait commander des tuyaux en Inde. J’ai demandé à Ashok s’il était capable de faire les mêmes tuyaux. Il m’a dit oui et de lui donner le temps de commander les machines en Allemagne. Il a commandé les machines. Il l’a fait. Et les tuyaux étaient aussi performants que les tuyaux fabriqués en Inde. Donc, les 4500 kilomètres de fibre optique posés par Huawei ont été fabriqués à partir d’ici. Donc, c’est des usines qui sont beaucoup modernisées pour couvrir la production de la Guinée. Ça, c’est Topaz.

 Ensuite, nous avons visité Sodefa qui existait aussi avant. D’abord, on a demandé qu’ils s’adaptent pour faire des biodégradables. Parce que nous voulons interdire le plastique. Donc, il faut que ça soit biodégradable… Parce que vous savez que le plastique est très mauvais pour l’environnement. Il bouche les trous et ne se détruit pas. Donc aujourd’hui, il a envoyé des machines qui font des produits biodégradables. Ce qui fait qu’aujourd’hui, nous pouvons dire que la Guinée, pour ses besoins de construction, couvre l’ensemble du territoire (…). Le ciment, le fer à béton, les pointes, tout est fabriqué en Guinée. Donc, on n’a plus besoin d’importer pour nos constructions.

 Maintenant, on a visité aussi une autre usine faite par un guinéen, Kaba, qui fait des bouilloires, des chaussures plastiques, des chaises, etc. Mais lui, il a besoin d’être accompagné pour changer aussi de dimension. Ici, Topaz fabrique les fers à béton et tout ce qu’il faut pour les bâtiments à l’extérieur. Maintenant, lui, il fabrique des tôles en tuile. Ça, c’est pour l’intérieur. Donc, on est en train de voir si sa production peut couvrir les besoins de la Guinée, alors on va faire comme on a fait pour la farine et le ciment. C’est-à-dire qu’on va faire en sorte qu’il n’y ait plus d’importation. Quand on fait une usine en Guinée, si l’usine est compétitive et peut couvrir les besoins de la Guinée, on protège l’usine, on fait en sorte qu’il n’y ait pas d’importation. (…).

 Aujourd’hui, il faut dire que la Guinée exporte dans les pays voisins. Ils doivent augmenter leurs capacités de production. Vous savez, avec le développement des mines et de l’agro-industrie, nous allons avoir besoin de plus en plus de production. Cela veut dire aussi qu’ils augmentent le nombre d’emplois directs, mais aussi le nombre d’emplois indirects. Notre discussion tourne autour de là, pour  que leur production soit doublée parce que le besoin de la Guinée est énorme. On construit partout. (…). Et nous avons notre plan quinquennal 2016-2020 qui a obtenu 21 milliards. Donc, il faut que les usines soient en mesure de faire face à nos besoins. Il faut qu’elles agrandissent leurs capacités de production. Ce qui va augmenter le nombre de travailleurs directs, mais aussi indirects.

 D’abord, j’ai constaté qu’il y a des travailleurs qui travaillent sans gants. (…). Là, le sous-traitant n’est pas sérieux. Certains ont des gants et d’autres n’en ont pas. Or, ils travaillent sur des pointes. Donc, nous allons voir tout ça, parce qu’avec l’Inspection du travail, nous allons voir la situation de tous les travailleurs. D’abord, qu’ils soient bien protégés. Vous ne pouvez pas travailler sur des pointes sans avoir des gants, parce que ça peut vous piquer. Ensuite, il faut qu’on revoie leurs droits. Vous savez comme il manque d’emploi, très souvent, les gens acceptent des emplois sans être protégés.

 Désormais, toutes les usines que nous visitons, nous allons demander quelles sont les conditions de travail pour les travailleurs, s’ils sont protégés, est-ce qu’ils sont assurés à la sécurité sociale pour qu’en cas de maladie ils soient couverts. Tout cela, le ministre de l’Industrie va repasser de nouveau, parce que nous avons des gens qui ont des usines clandestines et qui produisent. On va les fermer toutes. Ce que nous voulons aujourd’hui, ce sont des usines modernes qui respectent l’environnement et qui donnent la protection aux travailleurs. Toutes les entreprises doivent cotiser à la sécurité sociale pour que les travailleurs soient assurés. Parce qu’aujourd’hui, nous voulons l’entrée en vigueur d’une assurance universelle. C’est-à-dire que l’ensemble des travailleurs soient assurés à la sécurité sociale. »

Propos transcrits par Mady Bangoura

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