Le capitaine Dadis Camara & Cie ont été placés sous mandat dépôt dans le plus grand établissement pénitentiaire du pays, ce mardi 27 septembre. Une incarcération qui a déclenché ce soir une véritable onde de choc dans le rang des avocats de la défense.
En tout cas, pour Me. Salifou Béavogui ne cache pas son amertume devant la tournure prise par les événements. Il dénonce une violation de la disposition de l’article 252 du code pénal. Pour lui, ses clients ne devaient, au regard de cette même disposition, courir aucun risque jusqu’à ce que l’audience s’ouvre et qu’une décision intervienne.
« Nous avons été reçus par le Procureur de la République qui a fait lire les dispositions de l’article 252 du Code Pénal qui dispose qu’à la veille du procès en matière criminelle, l’accusé doit se constituer prisonnier. Mais la même disposition indique que l’ordonnance qui renvoie l’accusé devant la juridiction de jugement pour l’arrêt par l’ancienne organisation expressément, doit décerner une ordonnance de prise de corps. C’est-à-dire une sorte de mandat d’arrêt avec dépôt à la maison d’arrêt. Mais dans l’ordonnance qui a renvoyé tous nos clients devant le tribunal criminel de Dixinn, le pool de juges d’instruction n’avaient pas décidé cela. Or, c’est cette ordonnance qui saisit le tribunal et qui renvoie et nos clients et les faits devant la juridiction du juge. A ce stade ni le procureur de la République ni la juridiction du juge ne pouvaient priver nos clients de liberté. Mais très malheureusement, nous nous sommes déployés à persuader le procureur, ses substituts qui sont partis au procès comme nous… Mais hélas, nous avons été incompris ! Ils ont assumé et conduit nos clients en prison alors que l’ouverture du procès est prévue pour mercredi. Le pool d’avocats fait face à une situation, une crainte qui s’est avérée. Nous avions fait une déclaration le week-end, notre crainte a été matérialisée. Nos clients avaient reçu des cellules de citations pour qu’ils viennent librement à l’audience demain. Et c’était même la bonne procédure. Vous invitez des accusés à se présenter et à la veille, vous les envoyer une invitation. Il fallait entrevoir ce qui allait se passer. Le pool d’avocats n’a pas dit son dernier mot… Nous sortons de cet entretien complètement déçus de la violation de la loi. Mais, nous continuerons à nous battre pour que tous les droits de nos clients soient respectés. Le collectif va se retrouver dans de meilleur délai et nous allons décider de la suite », a déclaré l’avocat Me. Béa.