Malgré les multiples naufrages dans la Méditerranée, plusieurs candidats guinéens continuent à prendre le chemin de l’immigration clandestine via Bamako. Des enfants volent les biens des parents avant de disparaitre. Dans la capitale malienne, les jeunes sont séquestrés par des passeurs plusieurs jours avant de continuer le chemin ou revenir en Guinée.
La rédaction de Guinéenews a rencontré Monsieur Koulibaly qui suit ce phénomène depuis des années, il a accepté de nous confier ceci « les enfants se cachent pour venir à Bamako. Dès leur arrivée à la gare pour la Guinée à Sebenikoto avec une ferme décision suite à la recommandation à leur départ. Ils ne collaborent avec personne si ce c’est avec la personne recommandée. Très souvent, ils ont à faire avec des passeurs arnaqueurs. Pour rassurer les enfants pour le voyage, les passeurs montrent aux enfants un bus, de couleur jaune et blanche stationné quelque part dans Bamako. Ils font payer aux enfants le transport dans l’espoir de bouger sous peu. Mais malheureusement, c’est une manière d’escroquer les enfants car le bus indiqué est en panne depuis plusieurs mois et ne disposent même pas de pneus. Ils ont utilisé des couvertures pour dissimuler le vide laissé par les pneus » indique t-il.
Un réseau de passeurs a été démantelé par la police malienne, ce qui a permis pour un moment de ralentir le phénomène « à Kadobouguni, des passeurs avait loué un bâtiment R+1 où plus de 300 enfants de plusieurs nationalités ont été regroupés. Les passeurs utilisaient des images de simulation pour demander des rançons aux parents des enfants. Ils mettent de la poussière sur le corps. Ils lui versent une liquide rouge et font semblant de le ligoter. Ils prennent une photo de l’enfant dans cette situation et l’envoie aux parents en les réclamant une somme de 150 000 à 200 000FCFA pour leur libération.
Les agents du 5ème Arrondissement sont descendus sur les lieux pour raffler. Beaucoup ont été interpellés. C’est ainsi, ce réseau a été démantelé » a expliqué Koulibaly.
Au bureau du Conseil des Guinéens à Bamako, Habib Diallo, le 1er secrétaire chargé à l’organisation déplore cette situation » Le trafic des enfants est récurrent ici. Des enfants mineurs se retrouvent avec des cartes d’identité conçues en Guinée. Mais le conseil ne peut contrôler les citoyens en mouvement. Ceux qui nous intéressent ce sont les affaires sociales et la cohésion entre les Guinéens résidents« .
C’est après avoir passé plusieurs jours dans les mains des passeurs, que certains enfants se confient à quelques compatriotes de la gare routière de Guinée. Ainsi, les parents sont informés et viennent les chercher. D’autres sont embarqués sur les camions en destination de la Guinée.