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Immigration clandestine: le député Koni accuse, le ministre Bouréma se défend

La session extraordinaire portant projet de loi de finances rectificative 2018 qui a pris fin mardi 4 septembre, a enregistré l’adoption des accords parmi lesquels celui signé entre la République fédérale d’Allemagne et la République de Guinée, relatif à la coopération en matière de migration légale et illégale.

En effet, conscient des dangers que courent des migrants et de nombreux défis à relever dans le domaine de la migration miné par le terrorisme, la criminalité transfrontalière, la piraterie maritime et un trafic illicite des migrants, dit-on, la Guinée exprime le besoin de renforcer les capacités des hommes pour mieux riposter aux effets pervers de la migration. D’où la signature de cet accord.

L’accord a pour objectif de définir le cadre institutionnel, juridique et politique de la coopération gouvernementale entre les deux pays dans le domaine de la migration et du renforcement bilatéral en vue de pérenniser les bases de leur politique de développement.

Réagissant au micro de Guinéenews après l’adoption de cet accord, le député Koni Kourouma du groupe des libéraux démocrates, invite plutôt les gouvernants à s’attaquer aux causes de l’immigration clandestine.

«C’est très bien de signer cet accord, c’est pour combattre l’immigration clandestine. Mais il y a un ancien maire de New York qui avait dit au tant il faut être dur pour combattre l’immigration clandestine, au tant il faut être dur pour combattre les causes qui ne sont autres que la mal gouvernance qui a établi ses racines en République de Guinée. Et qui fait que les garçons et les filles de Guinée sont complètement désespérés », dénonce Koni Kourouma.

A titre d’exemple, le députe explique que cette année sur 91 000 candidats baccalauréat, 21 000 seulement ont été admis, soit 70 000 en échec scolaire. «On laisse au bord de la route, nos écoles professionnelles qui n’ont aucune capacité pour les accueillir. Ces 70 000 élèves n’ont pas besoin de l’accord qu’on a signé. Ça leur importe peu. On peut signer tous nos accords, tant que nous ne nous attaquons pas aux vraies causes de l’immigration clandestine, il n’en sera absolument rien. Et en insistant sur ça, nous sommes désolés de constater que les allocations budgétaires au système d’enseignement supérieur sont en train de baisser et c’est notre système d’enseignement qui est en lambeau. Je crois que c’est par là qu’il faut lutter contre l’immigration clandestine » estime le député.

En réponse, Bouréma Condé, ministre de l’Administration du Territoire, estime qu’il s’agit d’un problème de civisme national : « l’immigration clandestine, ce n’est pas parce que sur 91 000 candidats au baccalauréat il n’y a que 21 000 reçus qu’il faut prendre la Méditerranée sur des radeaux qui ne sont que des tombeaux flottants. Non ! Nous pensons que c’est un problème de civisme national et qui engage le premier chef, la famille, le gouvernement et toutes les parties prenantes de la société guinéenne », a-t-il réagi.

Et de conclure : « Nous pensons que les causes profondes de cette immigration dont se plaint l’honorable député pour lequel j’ai beaucoup de respect, ne sont pas à mettre à la charge exclusive du gouvernement. Loin s’en faut. Chacun doit y mettre du sien. Et généralement, et hélas, nous avons nos enfants qui prennent l’océan et qui lancent ce défi de désespoir : je préfère mourir là-bas que venir en Guinée. Et, une fois là-bas, c’est pour faire très souvent et pour beaucoup, ce que l’on refuse de faire en Guinée. On s’adonne à la récolte de raisin et à plein d’autres activités que la terre fertile de Guinée pourrait suppléer. Mais demander à nos jeunes le retour à la terre, c’est leur demander le péché originel. Donc il y a un problème d’éducation à la base et un problème d’éducation générale. Ceci n’est pas seulement l’apanage du gouvernement, c’est l’apanage de la société tout entière ».

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