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Il y a 34 ans le Camp Boiro livrait ses secrets: mouroir des compétences et tombeau de l’élite guinéenne

Dans une ambiance de déprime économique caractérisée par une faiblesse voire une absence notoire de l’état guinéen et un manque de volonté – pire peut être une incapacité – des gouvernants de résoudre les prolèmes du pays,  un vent de révisionisme se distille dans la sphère socio politique de la Guinée.

Sékou Touré, le premier président de la Guinée indépendante est parfois présenté par une frange de nostalgique comme le héros de l’indépendance (qu’il fut)  mais soigneusement omis de souligner qu’il est le père du système de la mauvaise gouvernance qui continue à ce jour.

Les faits sont pourtant têtus.

Les temps ont changés, mais les méthodes ne le sont pas. La Guinée est considérée par ces nostalgiques et révisionistes comme une propriété personnelle du « président » et le « Fama » du jour peut en faire ce qu’il veut comme il veut, ceux qui s’opposent sont des « traitres » qu’il faut écraser. Sans aucun procès.

C’est une philosophie qui a été implementée avec un « succès » sanglant par le premier président guinéen et qui a des adeptes actifs de nos jours et qui sont décidés à ramener le pays au temps obscurs des « complots » pour monter sur l’échafaud leur ennemis rééls ou imaginaires notamment les personnes plus compétentes qu’eux ou qui à force de leur labeur ont réussi à construire quelque chose ou sont soucieux de l’avenir du pays et refusent de mettre le chef au dessus du pays.

Vidéo de la libération des rescapés du Camp Boiro

L’indépendance de la Guinée a eu lieu en 1958, deux ans avant le reste des colonies de l’Afrique Occidentale Francaise (AOF) mais il a fallu moins de 2 ans pour oter tout semblant d’état qui fut officiellement détruit et remplacé par le pouvoir personel et absolu du Responsable Suprême de la Révolution décidant de tout et de rien ayant un droit de vie et de mort sur tous les Guinéens qu’il s’en est servi durant tout son pouvoir chaotique et sanglant. Broyant à son passage toute une génération de cadres intellectuels, et non intellectuels dans ce qui a été symbolisé comme le « stalinisme tropical sans l’industrialisation »

Et contrairement aux révisionnisme, la répression n’a laissé aucune ethnie, aucune couche socioéconomique. Les commercants de Kankan, les diamataires de Banankoros, les grand fermiers de la Basse Cote, les éléveurs du Foutah, les entrepreneurs industriels, et bien sur les intellectuels de tout bord, personne n’a échappé. Et à la mort du dictateur le 26 mars 1984, Faranah sa ville natale fut la première a se révolter contre le pouvoir familial du grand frère Amara Touré et cela AVANT le coup d’état du 3 avril. La phrase qui a rallié le public au coup d’état était justement la dénonciation du pouvoir familial qui avait fait de la Guinée une propriété personnelle.

Un gachis humain sans précédent

Du « complot des enseignants » en 1961 (une simple revendication syndicale comme celle de la SLEEG d’aujourd’hui) au « complot des femmes » en 1975 et 1982 (révoltes populaires contre la misère dû à l’échec de la collectivisation communisante) en passant par le « complot petit Touré  » (qui avait « oser » créer un parti politique conformément à la constitution), complot des militaires (pour décapiter l’armée pour éviter le sort des dictatures maliennes de Modibo Kéita ou NKrumah au Ghana) ou le « complot du 22 novembre » (un simple débarquement des colonialistes portugais pour libérer des prisonniers et mater au passage les combattants du PAIGC), le complot « peuls » (pour se débarasser d’un Diallo Telli qui faisait ombrage) la liste sanglante de guinéens qui furent arrétés en pleine nuit dénués de jugement au sens propre du mot, torturés, humiliés et assassinés sommairement à la sauvette ou publiquement.

Tout cela pour quel résultat?

La Guinée qui avait le potentiel économique le plus brillant dans la région, ses cadres enviés dans tout l’Afrique Occidentale Francaise devint un mouroir et une prison géante ou les démagogues, les médiocres se livraient à un véritable orgie criminelle et génocidaire de tout ce qui constitue une compétence. Le climat de terreur de délation et d’incompétence criminelle des dirigeants était devenu le « nouveau normal » de la jeune nation.

La production agricole de la Guinée, jadis grenier de la région, deuxième producteur de bananes dans le monde chute et le pays devient un mendicant alimentaire attendant les bateaux de riz alors que les fermiers et éléveurs étaient traqués et persécutés.

les mines furent bradées à l’impérialisme américain que l’on insultait publiquement et aux soviétiques pour rembourser des dettes sans qu’aucune transformation locale n’ait eu lieu en Guinée.

Les industries mal gérées, caporalisées dans une administration pléthorique furent des tombes d’usines qui furent vites achevées par le regime suivant sous pression du FMI. L’éducation, la justice se résumait à la personne du president et on en trouve les traces aujourd’hui dans la classe dirigeante.

Alors que que le monde entier courtisait la Guinée à son idéependance, (notemment l’Allemagne, Israel, les Etats-Unis, le bloc soviétique, la Chine et des pays africains, ainsi que l’intelligentsia mondiale de gauche) pour en faire un exemple de réussite d’indépendance force fut de constater que le leadership du pays était plus concerné par son pouvoir personnel que par le developpement du pays. Les échecs patents sont masqués et tout le monde est accusé de « sabotage »: la France, les commercants, Houphouet, Senghor, l’impérialisme, les communistes, les « peuls », les militaires …

Pendant ce temps, la Cote d’Ivoire, le Sénégal recupéraient les compétences guinéennes et les pays asiatiques tels que Singapoure, Thailande, Malaisie, – certains indépendants après la Guinée – mettaient en place les jalons de leur fulgurants developpement d’aujourd’hui.

Les temps ont changés mais restent les mêmes.

Aujourd’hui encore en 2018, tapis dans l’ombre, des forces occultes rêvent d’un remake. Des « complots » sont présentés au public – le dernier en date celui d’un jeune garcon porteur d’un fusil plus grand que lui, reminiscent des montages de faux complots naguère utilisés pour décapiter les opposants rééls ou imaginaires, le chef est encensé, la pyromanie sociale est entretenue.

Mais là aussi les faits sont têtus, les performances économiques de la Guinée, malgré tout son potentiel est l’un des plus bas du monde. Les pays voisins y compris ceux qui sont sortis de guerre civiles sanglantes ont meilleure reputation économiqque, l’infrastructure guinéenne est la plus malperformante de toute l’Afrique pour ceux qui observent de facons neutre et non partisane.

Artisans involontaire de l’unité nationale.

L’une des victime de la dictature occupe aujourd’hui le sommet de l’état. Condamné à mort par contumance sans aucun procès l’actuel président guinéen a vécu plus de 20 ans en exil en France. Mais ses méthodes de gouvernement sont reminescentes de la mauvaise gouvernance de ses prédécesseurs:  Un chef « qui connait tout » et que personne dans son entourage n’oses contredire, une obsession de « diviser pour régner », une justice « à plusieurs vitesse », une totale méconnaissance de la réalité économique du monde. Une obsession aux « effets d’annonce à court terme », un « gouvernement par promesses non tenues » bref la Révolution sans les pendaisons publiques.

Huit ans de tatonnements ont montré les limites y compris par ceux qui ont été dupés à croire que l’affinité régionale est la solution de leur problèmes.

La seule chose qui reste certaine c’est qu’à force de vouloir diviser, les dirigeants ont revélés aux Guinéens que cette stratégie c’est pour leur benefice eux seuls et leurs entourage. Les Guinéens sont plus qu’unis aujourd’hui dans la misère et la mauvaise gouvernance

A quelque chose malheur est bon dit-on, car le jour ou la majorité des Guinéens accepterons que la prospérité est une affaire collective et que le pays doit être mis au dessus de toute partisanerie politique, régionale, ou familiale, un grand pas sera franchi pour penser à remettre le pays sur les rails du developpement.

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