La première journée de grève déclenchée par le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) a connu des perturbations dus à des jets de pierre au niveau de certaines écoles au quartier Sanoyah (Coyah).
Tout avait pourtant bien commencé le matin dans toutes les écoles de la contrée jusqu’à 11heures, au moment où nous quittions les lieux.
A l’école primaire de Sanoyah-rail tout comme au collège Hadja Rabiatou Serah Diallo, élèves et enseignants étaient présents dans les salles de classe.
Selon Badilaye Bangoura, directeur adjoint de l’école primaire de Sanoyah-rail, les 21 groupes pédagogiques ont répondu présents le matin et les 9 autres étaient programmés pour la soirée. Une présence qui était effective, selon nos propres constats.
Seulement, après notre passage, nous avons été informés par un enseignant de la perturbation des cours suite à des jets de pierre venant de l’extérieur de la cour de l’école. Il en est de même à l’école Sy Savané de Sanoyah-km où on a également des élèves témoignent avoir été obligés de rejoindre leur domicile suite aux jets de pierre.
Au collège hadja Rabiatou Serah Diallo par contre, les responsables de l’école disent avoir pris toutes les dispositions pour le bon déroulement des cours. Là, aucune perturbation n’a été enregistrée. Sur un effectif de 630 élèves dont 262 filles qui composent les classes de 9ème et 10ème année, 520 élèves dont 244 filles ont répondu présent. Au niveau de l’encadrement, sur 12 membres, un seul était absent pour cause de maladie, selon Prosper Gnakoye Haba, principal du collège.
«Ici au collège hadja Rabiatou Sérah Diallo, nous n’avons pas observé cette grève parce que nous avons tiré les leçons des trois années écoulées. Pour tout bon pédagogue qui a suivi le déroulement de ces trois années, nous avons constaté que les résultats ne font que chuter d’année en année. Et si vous comparez les résultats de 2017 à 2018 et 2019, il y a un décalage total. Nous avons conscience de ces résultats. Et pour ne plus encore que cela soit, nous avons jugé nécessaire de continuer les cours pour le bonheur des enfants, parce qu’au bout du fil, ce sont les enfants qui sont perdants. L’année passée, quand il y a eu grève, les enfants ont perdu trois mois de cours et, en réalité, pour un bon enseignant, pour rattraper trois mois de cours perdus, ce n’est pas facile. Quelque soient les cours de rattrapage organisés, on ne plus rentrer dans les détails du programme. On ne fera que donner les grandes lignes et l’essentiel ne sera pas donné en détail. C’est pourquoi pour ne pas perdre cette année, nous avons dit à nos enseignants d’être patriotes, de voir l’avenir des enfants et venir dispenser les cours. Ils ont écouté et tout le monde était là ce matin. Un seul professeur n’est pas venu pour cause de maladie. Pour le moment tout se passe bien », a expliqué à notre micro, Prosper Gnakoye Haba, principal du collège Hadja Rabiatou Serah Diallo de Sanoyah.
Pour M. Haba, priorité doit être donnée au dialogue entre autorités et enseignants pour sauver l’année scolaire : « C’est vrai, le SLECG défend les intérêts des enseignants que nous sommes. Ce n’est pas mal de défendre les intérêts des enfants. Mais si cette défense n’est pas à la faveur de tout le monde, ça nous met mal à l’aise. Si les élèves aussi n’étaient pas marginalisés, parce que les cours ne se déroulent pas bien, ça serait bien. Il peut passer par autres procédures, par le dialogue et trouver un terrain d’entente. Mais mettre les enfants dans la rue, ailleurs, ils peuvent brûler des pneus sur les routes. Cela n’est pas à l’avantage de la population. C’est pourquoi nous, nous avons lutté contre. Il faut prioriser le dialogue ».