Le conseil supérieur de la magistrature guinéenne a sanctionné plus de quatre magistrats du pays mais leur identité n’est pas connue par le grand public guinéen. Cependant, ce public est curieux de connaître désormais l’identité des magistrats sanctionnés.
Que compte faire le ministre de la justice pour que l’identité de ces magistrats sanctionnés soit connue du grand public ?
Pour en savoir, la rédaction locale de Guinéenews© basée à Faranah a rencontré Cheick Sako, le ministre de la justice garde des sceaux à l’occasion de la pose de la première pierre du tribunal de première instance de Faranah ce lundi, 25 mars 2019.
« Tout le monde le sait maintenant en Guinée qu’il y a un conseil supérieur de la magistrature qui statue sur le disciplinaire des magistrats. C’est-à-dire ceux qui parmi les magistrats violent leur serment et violent les usages et la loi. Alors, le conseil supérieur depuis quatre ans sanctionne. Et la dernière session, il y a près de quarante magistrats qui ont été sanctionnés.
Maintenant pour répondre à votre question, on est tenu par la loi. C’est-à-dire dire que actuellement, la loi qui est en vigueur interdit de publier les décisions en tout cas de citer le nom des magistrats. Donc, ce n’est pas la volonté du ministre c’est dans la loi. Alors, j’ai préparé un projet de loi que nous allons soumettre à la future assemblée nationale pour corriger cet aspect. Monsieur le président de la république m’a interpellé là-dessus mais j’ai dit à monsieur le président de la république que c’est la loi que nous respectons. Monsieur le président qui est le premier magistrat du pays est dans son rôle, mais moi en tant ministre de la justice, j’ai l’obligation dans ce pays pour faire respecter la loi. Donc, nous allons changé cette loi au parlement pour pouvoir dévoiler effectivement le nom des magistrats mais tant que ce n’est pas fait, nous ne pouvons le faire », a-t-il affirmé.
S’agissant du manque d’avocats et de notaires à Faranah, l’homme fort de la justice guinéenne a expliqué aussi les mesures prises pour que les avocats y soient présents.
« Ce qui est important et l’urgence de Faranah c’était d’avoir une infrastructure digne de ce nom. Tu ne peux pas demander aux avocats qui ont une profession libérale ou notaire de venir camper au palais de justice. Je vais avoir une concertation avec le bâtonnier des avocats avec le président de la chambre des notaires. J’ai demandé aux notaires de décentraliser leur profession dans toute la Guinée. Actuellement, il y a des notaires qui sont installés à Kamsar, à Boké et je pense aussi à N’zerekoré. Donc, toutes les régions de la Guinée vont en bénéficier. Mais tout doit aller en même temps ensemble. Le président du tribunal me disait hier qu’ils ont du mal à ce que les avocats viennent pour les procès criminels. On ne peut pas tenir un procès criminel s’il n’y a pas d’avocats. On a fait la réforme mais il faut assurer l’exécution de la réforme. Donc, à mon retour à Conakry, nous allons prendre les mesures qu’il faut avec le Bâtonnier pour que les avocats soient présents à tous les procès criminels maintenant qu’on peut faire dans tous les tribunaux de première instance de Guinée », a-t-il promis.
À noter que la justice reste déterminante dans la restauration d’un État de droit, estiment les citoyens.