La ministre des Droits et de l’Autonomisation des Femmes, Hawa Béavogui était l’invitée exceptionnelle de Guinéenews ce mercredi 10 mars dans son émission ‘’Sans Concession’’ diffusé en direct sur sa page www.facebook.com/Guineenews Boubahcom.
Dans son intervention, la ministre Hawa Béavogui a déploré le fait que la population active féminine dans la fonction publique ne représente que 23, 38%. Pour elle, cela n’est pas appréciable. D’autant que les femmes aspirent accéder aux postes de prise de décision qu’elles soient impliquées dans le processus décisionnel, qu’elles puissent accéder aux ressources.
La ministre Hawa Béavogui a été également interpellée sur la pratique de l’excision en Guinée. Sur la question, elle a fait savoir que la pratique de l’excision a faiblement régressé en République de Guinée. « En 2012, nous étions à 98%. Aujourd’hui, il y a une régression de 6% pour la tranche d’âge de 15 à 45 ans. Mais, il faut reconnaître que les indicateurs sont toujours au rouge. C’est pourquoi il est important d’intensifier les activités, de susciter cette coordination holistique. C’est vrai, il y a assez d’ONG mais, depuis ma nomination à la tête de ce département, il m’a été donné de constater que les ONG déroulent les activités sur le terrain mais très malheureusement, elles n’ont aucune attache avec le ministère de tutelle. C’est écœurant et on ne peut pas réussir. Il y a beaucoup d’ONG qui interviennent mais aucune capitalisation des données. Il faut qu’on pense à renforcer la coordination, qu’on sache qui est là et qui est en train de faire quoi et sur quelle activité.
En Guinée, toutes les communautés pratiquent l’excision contrairement aux autres pays. Certes nous sommes un pays religieux d’où l’implication des religieux afin que les mentalités puissent changer progressivement à travers la sensibilisation.
Il faudrait aussi qu’on applique la loi, nous avons un arsenal juridique bien fourni mais, s’il n’y a pas de suivi dans l’application des lois, on sera toujours confronté à un cercle vicieux de perpétuel recommencement. Il faut que tous les départements sectoriels fassent leur partition. Le ministre de la Justice est bien avancé, nous avons le ministère de la Sécurité à travers l’OPROGEM qui fait un très bon boulot. Il y a le Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale (HCGN) qui a mis en place récemment une brigade de protection des personnes vulnérables.
Il faudrait que nous puissions organiser cette coordination entre nous pour réussir à minimiser davantage la pratique de la mutilation féminine et les violences Basées sur le Genres (VBG) en général.
A chaque fois que je suis informée de la commission d’un acte de mutilation féminine, de viol ou des Violences Basées sur le Genre (VBG), je plaide auprès de mon homologue de la Justice pour la célérité dans le traitement des dossiers. Il y a peu de victimes de mutilation féminine qui n’osent porter plainte », a-t-elle expliqué.