Mardi soir, le prix du litre du carburant a été revu à la hausse. Il est passé de 9 000 à 11 000 GNF.
A l’image de tant d’autres citoyens du Nabaya, Ibrahima Sory Traoré, professeur d’histoire au lycée Marien N’gouabi de Kankan, rencontré dans une station service en face du grand marché, se dit tout sauf surpris par cette augmentation.
« Chose promise, chose faite. Pour la première fois, ça avait été reporté à la suite de soubresauts. Maintenant, ils ont effectué cette augmentation, même si c’est très difficile pour nous, moi en tout cas, je m’y attendais », a-t-il affirmé.
Même si cette augmentation était prévisible, bon nombre de citoyens du Nabaya vivent mal cette augmentation.
C’est le cas de Bangaly Sylla, étudiant diplômé et coordinateur de l’ONG Guiving Way. Il exprime sa déception : « J’ai un sentiment de déception et de malaise. Parce que cette augmentation, c’est juste une manière pour le gouvernement de mobiliser des recettes. Ce n’est pas de notre faute que si les caisses de l’Etat sont vides. Mais ils veulent coûte que coûte nous faire payer les frais. Alors que c’est nous qui souffrons.», a-t-il expliqué.
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Sentiment de frustration partagé aussi par Condé Alassane, jeune réparateur de téléphone dans un coin de rue du centre ville.
« Ils ont demandé un troisième mandat, on leur a donné un troisième mandat. Moi je m’attendais vraiment à mieux. Les gens souffrent déjà assez et on vient en rajouter avec cette augmentation. Pendant que les dirigeants des autres pays luttent pour alléger les peines de leurs concitoyens, chez nous, c’est le contraire. Nos gouvernants nous rendent la vie difficile », a-t-il regretté.
Alors que tout le monde craint une augmentation des prix du transport et des marchandises, Ibrahima Khalil Kouyaté, président de la ligue régionale des consommateurs rassure que des négociations ont précédé cette augmentation. :
« Tout a été négocié. Donc si les acteurs, c’est-à-dire les représentants des transporteurs et ceux des consommateurs, sont tombés d’accord. Et surtout les transporteurs se sont engagés à ne pas exagérer sur la tarification des prix du transport. C’est ce que nous craignions le plus, alors si ces répercussions sont contenues, on peut dire à priori qu’il n’y a pas de problème », a-t-il dit.
