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Hausse du prix des carburants : une mesure, à bien des égards, managée autrement que celles qui l’ont précédées

Il est vrai que nous sommes en période d’exception. La transition que nous vivons en est une. Aussi, peut-on comprendre que les choses ne se passent pas de la même manière que pendant les périodes antérieures de la vie de notre pays. Celles dites normales, où l’Etat fonctionne avec toutes les institutions requises.

Ceci expliquant cela, il faut dire que la hausse du prix du carburant à la pompe n’aura pas, pour autant, surpris grand monde. C’était prévisible et le délai pour le faire n’a été que régulièrement différé au fil du temps, pour des raisons diverses, avant de nous tomber dessus, comme un couperet. Le contexte politico économique, mais aussi sécuritaire qui caractérise notre planète à l’heure actuelle auquel est venu s’ajouter la guerre en Ukraine, bouleverse et exacerbe l’équilibre mondial déjà fragile que nous vivons depuis quelque temps. Tous ces éléments contribuent à expliquer le pourquoi de cette remontée du prix du carburant qui touche aujourd’hui maints pays à travers le monde, pour rester dans les limites.

Devant cette dure réalité qui s’impose à nous, l’espoir à formuler est que cette hausse soit de tendance flexible et de courte durée. Pour que, dans un délai limité, nous puissions observer le retour à un prix « normal » du litre à la pompe.

Entre la gestion de ce dossier d’augmentation intervenue le 1er juin 2022 et celles que notre pays a connues de manière cyclique, dans les années passées, nous avons noté quelques différences.

D’abord, dans l’annonce de la mesure : cette fois, le secret a été très bien gardé. Aucune rumeur n’a circulé avant la diffusion du communiqué. De telle sorte que tout le monde a appris la nouvelle à la fois, par les ondes de la RTG.

Ensuite, dans leur volonté de garder le secret, les autorités n’ont pas daigné consulter les associations socioprofessionnelles que sont les syndicats des chauffeurs et l’union nationale des transporteurs routiers ou la faîtière de ces deux entités. Auparavant, cette démarche était la règle. On procédait toujours ainsi.

Nous n’allons pas dire que c’était la meilleure approche, mais cela permettait d’associer pleinement ces partenaires de terrain dans la prise de décision et la gestion des effets probables que la mesure pouvait induire à travers le pays. Ainsi, en parfaite synergie avec la DNTT (Direction Nationale des Transports Terrestres) qui représente l’Etat, les nouveaux tarifs de transport urbains, interurbains et sous-régionaux devant nécessairement découler de l’augmentation, étaient fixés. Et dès l’annonce de la mesure, certes jamais bien accueillie, il faut le dire et le comprendre, les tarifs du transport, toutes destinations confondues, étaient déjà connus.

Cela calmait le jeu et permettait de mieux contenir les risques de remous que pareille annonce est susceptible de toujours entraîner.

Ce sont ces quelques approches qui ont manqué. Sans doute que l’onde de choc a été contenue, mais on aurait certainement pu la gérer encore mieux qu’on ne l’a fait, si ces anciennes méthodes avaient été remises au goût du jour.

D’ailleurs, nous apprenons qu’il en a été ainsi, quoique de façon tardive. Depuis le 10 courant, les nouveaux tarifs officiels de transport ont été fixés, de commun accord entre la direction nationale des transports terrestres (DNTT) et la faîtière patronale des transporteurs routiers.

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