Le gouvernement et le syndicat des enseignants ont signé, dans la nuit du 13 mars, un protocole d’accord, qui met fin à la fermeture des écoles depuis quatre semaines. Selon le ministère du budget, l’augmentation du salaire des enseignants de 40% représente 550 milliards de francs par an.
Équation : où l’État trouvera ce montant pour payer les enseignants, alors que les caisses sont vides ?
Réponse d’une source crédible basée à la banque centrale de Guinée (BCRG). « Ça va être difficile à supporter par le budget de l’État. Mais le budget a été revisité. Il y aura des coupes à tous les niveaux. Sur les dépenses et biens des ministères, un peu sur l’investissement. Donc, probablement, il y aura des coupes à la subvention allouée à l’Électricité de Guinée (EDG) avec pour conséquences, des délestages par-ci, par-là, un peu plus fort jusqu’aux grandes pluies », a-t-il expliqué.
Contacté par Guinéenews©, un des négociateurs a confirmé que les caisses de l’État étant vides, tout le monde va payer. « Tous les départements jusqu’à la présidence. Il y aura aussi des taxes. L’État s’est fortement saigné. Il n’avait pas le choix. Ou il fallait faire des coupes, ou créer l’inflation. Parce que, c’est une réalité, la conjoncture économique est réelle et les caisses sont vides », a-t-il affirmé.
C’est ce qui explique d’ailleurs, la rencontre organisée au siège de la BCRG entre les argentiers du pays et les leaders du syndicat de l’éducation peu avant la signature du protocole d’accord au palais.
Une information confirmée aussi par le ministre du budget, Mohamed Lamine Doumbouya, contacté par RFI. « C’est une solution qui nous pousse à aller au-delà de nos limites financières. Nous allons devoir faire des coupes dans les budgets des différents secteurs, de la présidence jusqu’à tous les départements ministériels. L’autre chose, c’est que nous allons revoir les différents secteurs où l’État subventionne, notamment le secteur de l’électricité : il va falloir que nous fassions des coupes. Malheureusement, ça pourrait entraîner des coupures d’électricité par-ci ou par-là », a-t-il précisé.
Là où le chef de l’État n’aurait pas lâché pour l’instant, c’est une éventuelle hausse du prix du carburant, rapporte une source ministérielle. Ce que n’exclut pas, pourtant, le ministre du budget cité par nos confrères de RFI. « Et puis, cela peut nous pousser aussi à revoir le prix du carburant », a annoncé RFI.