La case de couronnement de Fougoumba, dans la préfecture de Dalaba, au Fouta Djallon, sera bientôt inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO. C’est une information donnée par le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat à la faveur du lancement de la troisième édition de la Saison touristique organisée par l’Office national du tourisme (ONT).
“A Fougoumba, la case de couronnement des Almamy du Fouta Djallon, trésor inestimable de notre patrimoine, sera bientôt inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO”, a annoncé en substance le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, sans pourtant autant avancer une quelconque date à propos.
Haut lieu historique pour les foulbé, cette case servait de site pour le couronnement des Almamy du Fouta théocratique, bastion culturel et spirituel de cette importante communauté vivant essentiellement en Guinée et dans les pays du Sahel, jusqu’en Afrique de l’Est.
Contexte historique
Le royaume théocratique du Fouta Djallon a été fondé au XVIIIe siècle par des chefs religieux musulmans peuls. Ces chefs, inspirés par l’islam, ont mené un jihad contre les royaumes païens locaux et instauré un gouvernement basé sur les principes islamiques.
Le Fouta Djallon a alors établi un système de double chefferie, où deux Almamy, ou souverains religieux, se partageaient le pouvoir : un à Timbo, la capitale religieuse, et l’autre à Fougoumba, la capitale politique et administrative.
La case de couronnement de Fougoumba
Fougoumba, en particulier, est célèbre pour sa « case de couronnement ». C’est le lieu où les Almamy prêtaient serment avant de prendre officiellement leurs fonctions.
C’est également un espace où se déroulaient les rituels d’intronisation marqués par une grande solennité. La tradition exigeait que chaque Almamy nouvellement élu prête serment de diriger selon les principes islamiques, de protéger son peuple et de garantir la justice. Une fois le serment prêté dans la case de Fougoumba, l’Almamy recevait les insignes de son pouvoir.
Importance culturelle et symbolique
La case de Fougoumba est ainsi devenue un symbole d’unité pour le Fouta Djallon. Elle représente le lien entre le pouvoir temporel et spirituel, un lieu où l’autorité politique se mêle à la foi religieuse. De plus, elle incarne la résistance culturelle des Peuls face à l’adversité, notamment durant les périodes coloniales, où elle a souvent été un symbole d’indépendance et de continuité de l’identité peule.
Aujourd’hui, la case de Fougoumba demeure un site de mémoire, bien que les structures politiques traditionnelles aient évolué avec le temps.
Vivement l’inscription de ce monument, sept fois séculaire, sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO !