Le Conseil des ministres s’est tenu ce 14 mars à Conakry sous la houlette du Chef de l’Etat. Un Conseil au cours duquel le ministre des Hydrocarbures, Diakaria Koulibaly a fait une communication relative à la nécessité de promouvoir la consommation du gaz butane en Guinée comme solution alternative à la coupe abusive du bois. Lisez l’extrait du compte rendu du Conseil des ministres en lien avec cette communication :
«Le Ministre des Hydrocarbures a indiqué que la République de Guinée fait face aujourd’hui à de nombreux défis environnementaux fortement interconnectés. La pression croissante exercée sur les ressources forestières pour la satisfaction d’une demande en bois-énergie pourrait mettre en péril les politiques et stratégies de lutte contre la déforestation conformément aux engagements pris par notre pays à la COP21 pour la mise en œuvre de la Convention des Nations-Unies sur les Changements Climatiques ainsi que l’Accord de Paris.
Il a souligné que malgré le caractère approximatif des statistiques disponibles, il ressort de façon concordante que le capital forestier de la Guinée est largement entamé depuis les années 80 avec un rythme de régression des superficies forestières estimées à 35 000 hectares par an. Le prélèvement de bois pour les besoins énergétiques nationaux, estimé à 7 millions de tonnes par an, constitue une des causes de surexploitation des ressources ligneuses autour des centres urbains.
Pour faire face à cette problématique, le Gouvernement sur instructions de SEM le Président de la République, envisage de promouvoir l’utilisation généralisée du gaz butane en Guinée, dans le but de réduire et supprimer à terme l’utilisation du bois énergie dont la production a un effet dévastateur sur l’Environnement. Le Ministre a dénoncé qu’en Guinée, l’un des obstacles majeurs à la percée du gaz butane a toujours été l’absence d’une politique de l’Etat visant à soutenir ce produit. Le marché guinéen du gaz est très faible (1 500 TM par an environ) comparé à celui des pays voisins.
Le prix du gaz hors portée du revenu moyen des ménages explique le retrait du marché guinéen sur celui des voisins. Le prix de 120 000 FG pour une bouteille de gaz de 6 KG étant hors portée du revenu moyen des ménages et en même temps largement décalé du prix d’un sac de charbon se négociant dans la fourchette de 25 000 FG à 35 000 FG, il est important pour le Gouvernement de songer subventionner l’usage du gaz domestique par la mise en place d’un Fonds d’Appui promotionnel dédié à cet effet.
Au terme des débats, le Conseil a donné son soutien au Ministre et recommandé :
la création un Fonds d’appui à la promotion de l’utilisation du gaz domestique et
la mise en place d’une Commission Interministérielle devant concevoir et promouvoir la stratégie accélérée de substitution du gaz butane au bois de chauffe, qui rendra compte mensuellement au conseil de l’évolution de ses travaux.
L’exploration des possibilités de coopération avec des pays comme le Nigeria et le Quatar, grands exportateurs de Gaz Naturel Liquéfié en vue de négocier des prix plus avantageux. »