Dans le cadre du projet de « renforcement du cadre regislatif et règlementaire sur les armes « , la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération et la Circulation Illicite des Armes Légères et de Petit Calibre (ComNat-ALPC) en collaboration avec le Secrétariat du Traité sur le Commerce des Armes (TCA), a organisé ce jeudi 20 juin à Conakry, un atelier national de validation de l’avant projet de loi portant sur les armes en République de Guinée.
Cette rencontre de deux jours a réuni les cadres des départements ministériels concernés et ceux des gouvernorats, des acteurs de la société civile, des chasseurs traditionnels, des fabricants des armes locales et des forces de défense et de sécurité.
Dans son discours de bienvenue, le président de la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération et la Circulation Illicite des Armes Légères et de Petit Calibre, le Général Bambo Fofana, a rappelé que la paix et la sécurité dans le monde sont liées à la stabilité des Etats.
« En Afrique, les guerres civiles sont très meurtrières et provoquent des crises humanitaires sans précédant. L’Afrique de l’Ouest a payé un lourd tribut dû aux conséquences des guerres civiles dans les différents pays. La Guinée à l’instar des autres Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est confrontée aux conséquences néfastes de la prolifération, de la circulation et du commerce illicite des armes, munitions et autres matériels connexes« , a-t-il expliqué.
Poursuivant, il a fait savoir qu’une enquête nationale menée en 2013, a révélé que la pluralité des compétences institutionnelles pour la gestion et le contrôle des armes, est source de difficultés. « Ceci demeure un enjeu majeur de sécurité. La Guinée est aussi Etat partie à la convention de la CEDEAO sur les ALPC, au Traité sur le commerce des armes, à la Convention sur l’interdiction des armes biologiques et à toxines, à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et d’autres traités et conventions portant sur les armes dont la domestication pour certains dans la législation nationale demeure toujours d’actualité« , a-t-il indiqué.
Et d’enchaîner : « c’est pourquoi, parmi les activités jugées prioritaires dans le cadre de la Reforme du secteur de sécurité (RSS) de notre pays, figure en bonne place l’harmonisation de la législation nationale sur les armes avec les instruments juridiques internationaux. Les objectifs fondamentaux sont les suivants : la prise en compte des normes internationales communes les plus élevées possibles pour réglementer ou améliorer la réglementation sur les armes, les munitions et autres matériels connexes, prévenir et éradiquer le commerce illicite et le détournement des armes ; prévenir et contrôler la prolifération et le transfert des armes ».
Plus loin, il a souligné que les buts visés sont entre autres : « la contribution à la paix, à la sécurité et à la stabilité nationale, régionale et internationale; la réduction de la souffrance humaine; la promotion de la coopération, la transparence et les actions responsables des Etats dans le commerce international des armes « .
Dans son allocution de lancement des travaux, le chef de cabinet du ministère de la Défense Nationale, le Général de Brigade Boubacar Diallo a déclaré que les problèmes de la circulation et de la vente Illicite des armes, notamment les armes légères et de petit calibre dans la sous-région ouest africaine, sont d’autant plus pertinents que transversaux à cause des différents conflits que les pays ont connus et continuent de connaitre ces demières décennies.
« L’atteinte des objectifs de développement durable dépend, dans une large mesure, de la paix et de la stabilité dont nos Etats ont besoin. C’est pour cette raison que les Nations Unies ont adopté plusieurs instruments juridiques internationaux auxquels notre pays a souscrit », a-t-il dit.
D’après le Général de Brigade Boubacar Diallo, pour assurer l’efficacité de ces instruments, il est impérieux de les harmoniser avec la législation nationale. « Nous apprécions hautement l’initiative visant à corriger les insuffisances constatées dans la loi sur les armes à feu en République de Guinée. L’absence d’une législation efficace et rigoureuse sur les armes peut avoir des conséquences graves et variées pour un État. Ces conséquences touchent de nombreux aspects de la vie de la nation dont entre autres la sécurité publique, l’économie, la santé, les relations internationales et peuvent constituer une menace grave à la survie de l’Etat », a-t-il fait comprendre.