L’année 2022 a été marquée par plusieurs faits qui ont attiré l’attention des internautes en Guinée et au-delà de nos frontières. De la rénovation des ronds-points de la capitale, à l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009, en passant par le mariage du journaliste du groupe Hadafo médias Tamba Zacharie Millimono et l’élection « miss monde ». Tous ces faits ont apporté de l’eau au moulin des faiseurs de buzz, animant ainsi la toile tout au long de cette année 2022. Chacun y allant de son commentaire, sur fond de passions sur la toile.
La rénovation des ronds-points de Conakry
La rénovation et l’aménagement des ronds-points de la capitale guinéenne ont été marqués par l’installation des statues, censées embellir ces aires aménagées. Cependant, sur la route Le Prince, la statue de la transversale numéro 5 située dans la commune de Ratoma a attiré beaucoup plus l’attention des internautes. En effet, depuis son inauguration par les autorités de la transition le 9 novembre 2022, les internautes en ont fait un sujet de divertissement, frisant la raillerie sur les réseaux sociaux. Si certains internautes ont pensé que cette statue était une représentation d’une des figures emblématiques de la résistance anti-coloniale, du nom de Zébéla Togba, originaire de la préfecture de Macenta, d’autres par contre l’ont traitée de symbole mystique du CNRD et son Gouvernement. Ainsi, pendant plusieurs jours, cette statue de la T5 a fait l’objet de moqueries de la part des internautes à l’image de ce post sur Facebook qui dit : « c’est les marabouts du CNRD qui sont en train de planter leurs gris-gris en forme de statue sur l’axe pour pouvoir s’éterniser au pouvoir’’.
Ce concert de critiques des facebookeurs n’a pas non plus épargné le cheval érigé au niveau du rond-point de la corniche sud, vers les résidences 2000. « Le sculpteur doit changer le chien qui est à côté du monument de Samory Touré car ce n’est pas un cheval ça », lit-on sur un post d’un internaute.
La médiatisation du mariage de Tamba Zacharie
S’il y a eu plusieurs mariages qui ont été célébrés en Guinée au courant de l’année 2022, celui du journaliste Tamba Zacharie a été le plus médiatisé. L’union de Tamba Zacharie Milimono, journaliste chroniqueur de l’émission les grandes gueules de la radio espace fm, et Oumou Hawa Bah alias Esther a été la cible d’une vague de réprobations sur la toile. Si certains internautes ont estimé que « ce mariage entre ces deux personnes a été célébré sans le consentement de la famille de la jeune dame ». D’autres en ont relevé par contre une connotation communautaire. Ainsi sur Facebook, chacun des deux camps y allait de son commentaire. La viralité de ce fait social sur la toile a poussé l’autorité communale de Matoto à prendre la parole dans les médias. Ainsi, le maire de Mamadouba Tos Camara, en tant que maire de la commune dans laquelle le mariage fut célébré, a donné une version « officielle » pour expliquer sa compréhension de la situation, en évoquant l’article 250 du code civil : « c’est la veille que j’ai reçu les parents, je les ai écoutés. Ils m’ont parlé de l’historique de la situation: si les deux conjoints sont majeurs, ils peuvent se marier sans le consentement des parents. Mais s’il s’agit d’un mineur ou d’une mineure, il faut l’autorisation ou le consentement parental », a-t-il tranché.
Miss monde, des internautes se déchaînent contre la candidate guinéenne
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Au mois de novembre 2021, les reines de beauté de plusieurs pays se sont donné rendez-vous à Porto Rico pour l’édition Miss World 2021. Mais depuis le début de cette compétition, la représentante de la Guinée, Saran Bah fut sujette à de vives critiques émanant de la toile sur son mode vestimentaire. Pour les uns, notamment parmi ses supporteurs, Saran Bah, ayant décidé de participer à cette compétition de la beauté mondiale, avait le plein droit de s’habiller comme une véritable miss avec les vêtements de son choix. Par contre, d’autres, surtout ses détracteurs, soutenaient qu’elle n’avait guère besoin de se dénuder pour attirer les regards. Malgré ces controverses, la représentante de la Guinée à la compétition Miss World 2021 était restée focus sur son mode vestimentaire. Sauf que pataras, d’autres images jugées quelque peu extravagantes de Saran Bah avaient à nouveau alimenté de façon virale la toile. Un tollé qui avait amené la mise en cause à faire une sortie sur les réseaux sociaux pour expliquer aux internautes, qu’il s’agissait des photos privées qui avaient fuité.
L’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009
Le procès du massacre du 28 septembre 2009 a aussi marqué les internautes pendant cette année 2022. Avec des slogans tirés des interventions des accusés qui défilent à la barre, les internautes trouvent des mots dont ils font des slogans, de moquerie. La comparution du Commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba en fut la parfaite illustration. « Ehh », « eh Marcel » ou encore « là où tu es, tu es arrêté ! », sont autant d’exclamations qui continuent d’enflammer la toile de nos jours.
L’un des faits marquants de ce marquant de ce procès fut aussi la déclaration d’amour de l’artiste nigérienne Tichou à l’accusé Toumba. La jeune artiste Tichou a dédié une musique à Toumba pour lui « prouver son amour ». A sa sortie officielle, la musique dénommée « Toumba » a fait 165 mille vues sur Youtube et a augmenté la côte de popularité de cette artiste en Guinée. Pour appuyer ses arguments sur son affection pour l’accusé Toumba, l’artiste dit vouloir se marier à un Guinéen tout court, « à cause de la sincérité du commandant à la barre ». Et lors d’une émission de radio chez nos confrères de Fim FM, Tichou est allée jusqu’à dire qu’elle sera bientôt à Conakry pour rencontrer son idole.
La comparution du président de la Guinée de 2009, Capitaine Moussa Dadis Camara était aussi attendue par les adeptes des réseaux sociaux. Avec son fameux Dadis show lors de son règne de 11 mois, Dadis à la barre aura fait un autre show sur la toile. L’attitude du président Dadis devant la cour criminelle était surveillée à la loupe, surtout par certains blogueurs, notamment la façon de parler du capitaine, ses mots employés et surtout son ton autoritaire. Cette attitude qui fut d’ailleurs dénoncée par des internautes, à l’image de ces tweets du genre: « Dadis pense qu’il est toujours au pouvoir avec son show », « Dadis à la barre, c’est un autre show qui commence », fin de citation.
Ce procès a été aussi l’occasion pour certains passionnés de découvrir de nouveaux mots durant les différentes interventions des avocats des différents accusés. Notamment les sorties de l’avocat de Toumba qui continuent d’attirer l’attention à plus d’un titre. Toujours avec des mots savants, peu usités dans le langage courant, Me Paul Yomba Kourouma est considéré comme un féru du langage « grecquo-latin » par des facebookers. Avec des expressions dont la compréhension nécessite l’utilisation d’un dictionnaire, les vidéos de Me Paul Yomba sont regardées et déchiffrées avec des emojis sur les différentes pages de Facebook. « Me Yomba ne parle pas du français mais un mélange de grecque et du latin », a posté un internaute.
La découverte supposée de pétrole à Salambandé dans la préfecture de Mali
Le mois de décembre 2022 a été marqué par la découverte d’un liquide sentant l’odeur du pétrole dans la sous-préfecture de Salambandé située à Mali dans la région administrative de Labé. Ce liquide qui a coulé dans la chambre d’un maître coranique à Gahira a suscité de vives réactions sur la toile. Ainsi sur Facebook, le nom de la sous-préfecture de Salambandé s’est vite propagé comme une poudre de poudre. Avec des statuts identifiant des ressortissants de la région non seulement, mais aussi parlant de la richesse de la Guinée en ressource naturelle. Comme tous les sujets d’actualité en Guinée, certains internautes en ont profité pour critiquer la gestion du pays par les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’Etat. A l’image d’un poste vu sur le mur d’un internaute sur Facebook ou on peut lire « avec toutes ces potentialités en ressources naturelles dont dispose la Guinée, nos dirigeants sont incapables de nous assurer le minimum, ne serait-ce que les routes… »
