C’est un secret de polichinelle, la Transition guinéenne partait à vau-l’eau. Tous les indicateurs clignotaient dangereusement: absence de dialogue avec les Forces Vives, hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité, pénuries d’électricité et de carburant, restriction et répression des médias et de l’internet, tensions sociales avec des menaces de grève générale et illimitée des travailleurs, soupçons de détournements impunis des deniers publics, cacophonie au sein du Gouvernement, etc….
La dissolution du gouvernement ce lundi a suscité un nouvel espoir chez la grande majorité des populations guinéennes.
Mais qu’on ne s’y trompe pas: cet espoir est aussi un sursis, et à ce titre, il ne mérite pas d’être déçu par le Président Doumbouya.
Pour ce faire, le choix du profil du prochain Premier Ministre sera determinant, même si une seule hirondelle n’annonce pas le printemps.
Le reste de la durée de la Transition, quel qu’il soit, devra être consacré, pour l’essentiel, sur le retour à l’ordre constitutionnel. C’est pourquoi, le nouveau Premier Ministre doit être une personnalité non clivante, dont la seule évocation du nom rassurera les populations. Le nouveau PM doit être également une personnalité respectée par la classe politique et par les milieux diplomatiques.
En fait, le Président Doumbouya n’a pas beaucoup de choix, car toute nomination qui n’irait pas dans le sens de ce profil est un risque de retour au statut quo ante, avec toutes ses conséquences.
Ceci étant, et si cela peut rassurer le Président du CNRD : le travail inclusif de reconstruction des institutions démocratiques par le nouveau Premier Ministre ne devrait pas être incompatible avec la poursuite des chantiers (notamment des infrastructures) ouverts par le gouvernement déchu.