Papa Koly Kourouma, le président du Parti GRUP (Génération pour la réconciliation, l’union et la prospérité), est revenu, dans un entretien accordé à Guinéenews©, sur les raisons de sa sortie pour demander à l’opposition républicaine de « suspendre [pour le moment] ses marches ».
L’utilisation des gaz lacrymogènes méconnus par les forces de l’ordre pour disperser les manifestants expose, selon l’ancien ministre de l’Energie, les militants et les sympathisants de l’opposition ainsi que la population civile « à un danger ». C’est d’ailleurs, pourquoi, il sollicite « une expertise internationale pour nous donner les résultats de l’analyse de ces gaz ». Extrait !
« On n’arrête pas, on sursoit par le fait que les moyens déployés pour disperser les manifestations, nous estimons qu’ils ne sont pas conventionnels. Les gaz lacrymogènes qu’on utilise pour disperser les militants et les sympathisants, les partisans et même administrés à la population civile, nous pensons que ces gaz-là sont toxiques. Les ressentis que vous avez quand vous inhalez ces gaz sont inadmissibles.
Je suis même arrivé à dire que ces gaz-là sont administrés à des animaux féroces. Vous avez à faire à des individus, à des hommes. En attendant, cela pose un problème de santé publique. Même les journalistes qui ont inhalé ces gaz toxiques sont tombés en syncope. Or, les moyens conventionnels ne devraient pas atteindre l’appareil respiratoire. Ils devaient rester sur la peau et irriter les yeux une à deux secondes.
Mais si ces gaz atteignent les appareils respiratoires, cela veut dire qu’il y a des problèmes. Et puisque nous ne connaissons pas le contenu caractéristique de ces gaz, nous pensons que nous sommes en train de soumettre nos militants et nos sympathisants à un danger parce que si nous ne connaissons pas les caractéristiques fondamentales de ces gaz qui peuvent être assimilés à des armes de destruction massive mais lente, je crois que nous-mêmes allons exposer nos militants. C’est pourquoi nous avons demandé de surseoir à ces marches et de demander une expertise internationale pour nous donner les résultats de l’analyse de ces gaz qu’on utilise actuellement. Je pense qu’il est sage de le faire pas pour le gouvernement mais pour nous-mêmes, nos militants et la population civile et même pour les forces de l’ordre qui utilisent ces gaz parce qu’ils ne les connaissent pas. On leur donne et ils utilisent de façon bête et têtue. Ce qui est écrit dessus mais est-ce que c’est ce qui est dedans ? Est-ce qu’il y a un certificat d’analyse qui accompagne ces bombes lacrymogènes ? On ne sait pas. Je pense qu’aujourd’hui, qu’il est plus urgent et sage de surseoir aux marches et de privilégier d’autres moyens de protestation contre la confiscation de nos droits légitimes et constitutionnels ».