Les 100 jours sont le temps nécessaire pour les membres du gouvernement de s’approprier du contenu de la lettre de missions et des dossiers de leurs départements respectifs.
Ce temps est également mis à profit de faire l’état des lieux et de se saisir de la stratégie de mise en œuvre de la politique sectorielle consignée dans la lettre de mission ,conformément aux orientations du programme de gouvernement.
Cette période d’incubation du « gouvernement dit proche du peuple » est arrivée à terme ce 26 août 2018 .
Au regard de l’environnement socio-économique et politique, tous les signaux qualificatifs d’un espoir de changement des conditions de vie des populations sont encore au rouge.
Si ma confiance en la compétence du premier ministre et en celle des membres de son gouvernement est totale, je suis septique quand à leur capacité à répondre aux attentes des populations.
Plusieurs obstacles dont entre autres la gestion chaotique des recettes de l’état, et les pratiques non orthodoxes de la gouvernance aussi bien financière qu’administrative, aggravés par la restriction de marge de manœuvre aux ministres, rendent impossible la création des conditions de mieux être pour les Guinéens.
Aussi longtemps que ces obstacles expressément dressés par la présidence de la République demeureront, aucun gouvernement ne pourra opérer le changement escompté par le peuple; car ces obstacles sapent la base du fonctionnement orthodoxe d’un État, « LE PREMIER MINISTRE GOUVERNE, LE PRÉSIDENT PRÉSIDE ».
La présidence de la République est de nos jours caractérisée par l’hypertrophie de son fonctionnement, induite par un manque total de discernement. Il y règne un véritable amalgame du rôle de la conception, d’élaboration, de suivi et d’évaluation de la stratégie de mise en oeuvre de la politique d’orientation générale du président qui est le sien et celui de la conception, l’élaboration , le suivi et évaluation de la mise en ouvre de la politique sectorielle du gouvernement qui est dévolu aux départements ministériels , outillés à cet effet.
Voilà un état des faits qui fragilise la fonction ministérielle et surtout quand le principal instrument de travail qu’est l’arrêté ministériel est subordonné au bon vouloir de la présidence, qui s’attache la tâche de numérotation des arrêtés, dévolue au secrétariat général du gouvernement.
Qui peut courir les pieds attachés ?
Nous aussi, nous avons compris !