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Guinée : L’intérêt public face aux intérêts égoïstes d’une minorité de la République

Voilà ce qui se trame derrière l’alerte donnée par les médias indépendants de la Guinée, Guineenews© en tête, sur le détournement des fonds publics dans la sulfureuse affaire impliquant une ministre de la République.  Difficile de croire, si ce n’est qu’avec le présent et le dernier gouvernement, qu’un bloc monolithique puisse se dresser contre le tout petit doigt qui se lève pour la bonne gouvernance, sollicitée par tout le monde et contre la volonté officielle  du président de la République de faire de la lutte contre la corruption, une de ses priorités dans le cadre de son prochain mandat qui commence dans quelques jours. Le décor est complet pour parler du décalage à mille mètres entre la nouvelle volonté anti corruption du chef de l’Etat et une minorité de son équipe gouvernementale qui montre qu’il est impossible de faire peau neuve.

Quand un gouvernement par ses déclarations défensives et intimidantes se met à ce point contre les priorités de son président, il y a pour le président de la République, une question d’intérêt national à résoudre, un défi gigantesque à relever, un arbitrage à faire entre les intérêts de la population et ceux d’une minorité  qui n’a que faire de bonnes pratiques en matière de gestion orthodoxe du bien commun. Ou c’est lui, le président de tous les Guinéens, le maître des lieux ou ce sont eux, ces quelques membres du gouvernement, rattrapés par l’angoisse du lendemain et l’incertitude du sort après la réélection du président Alpha Condé.

Quel que soit le schéma retenu, le président ne devrait pas sacrifier son serment avec son peuple sur l’autel des accommodations avec des situations scandaleuses provoquées dans le pays et pouvant amplifier la colère déjà manifeste des Guinéens, de la jeunesse du Rpg-arc-en-ciel, et de la coalition de partis qui n’ont cessé de miser sur lui comme le réformateur et le chantre de la lutte contre la corruption dans le pays.
Votre quotidien électronique Guineenews© comme à son habitude prend fait et cause pour l’intérêt général malgré le déchaînement de colère de quelques membres du gouvernement, qui peuvent pour un temps désormais compté mettre en branle la lourde artillerie étatique pour la défense des causes perdues d’avance et qui sont surtout dépourvues de très loin, de la  moindre légitimité aux yeux des populations qui n’ont cessé de souffrir dans leurs âmes des agissements de ceux qui, par leurs positions dans l’appareil de l’État sont cause de leurs malheurs.
Cette minorité dont les stratagèmes n’échappent à personne tentera encore et encore à noyer le poisson, à intimider la presse et à la mettre sous pression. Mais ce sera en vain, la liberté d’informer triomphera, elle ne reculera pas à cause de la conviction inébranlable des femmes et d’hommes voués et plus que jamais déterminés à donner à leurs concitoyens les informations de bonne foi sur le pays et les actes posés quotidiennement par les gouvernants, surtout si ces actes mettent en danger l’équilibre des populations et leurs ressources.

Au lieu d’ouvrir une enquête indépendante pour tirer au clair les indices probants et concordants sur le détournement présumés des milliards des pauvres populations et de diligenter des actions judiciaires dignes de ce nom à l’encontre des mis en cause, on s’évertue parce qu’on peut encore mettre la justice aux ordres, de s’attaquer aux médias qui donnent l’alerte dans le strict respect des lois de la République. Très curieusement, les lanceurs d’alerte deviennent les coupables à abattre, et les présumés responsables, des victimes à protéger. Le monde à l’envers. C’est bien cela, le paradoxe dans le petit monde « mafieux » de la corruption : le silence ou la mort ! Cette mafia a toujours été l’ennemi des présidents y compris celui  en exercice en ce moment. Elle se sert de lui comme elle s’est servie d’autres avant lui et les membres de cette mafia connus par tous vont retourner leur veste dans le futur, selon la direction de leurs intérêts personnels, souvent maléfiques.

Les Guinéens qui connaissent bien ces manœuvres dilatoires ne sont ni naïfs ni ignorants de ces méthodes d’un autre âge. Dr Youssouf Boundou Sylla, le coordonnateur général de votre quotidien électronique Guineenews© vient de recevoir une invitation à comparaître comme témoin dans le cas du détournement présumé de la somme de 200 milliards de nos francs par la ministre Zenab Dramé. Une convocation qui tombe comme un couperet sur sa tête et demain sur la tête d’un autre individu ou d’un autre média indépendant, sérieux et crédible….qui sait ? Ceux qui se sentent morveux sont donc en train de se moucher, faisant feu de tout bois. Il s’agit pour cette minorité recyclée, de museler la presse dans son rôle d’informer le public sur les agissements répréhensibles de certains dirigeants corrompus.Or, la logique la plus élémentaire aurait pourtant voulu que des accusations de calomnies, s’il y en a, puissent être seulement portées en cas d’infirmation par la justice déjà saisie d’accusations de détournement de fonds publics. Seule la présumée victime, lorsqu’elle sera innocentée par la justice est en droit d’intenter cette action.La juxtaposition malencontreuse de ces deux procédures est la preuve de la diversion choisie par cette minorité agissante et prête à tout contre le décret D/2017/219/PRG/SGG, de président de la République portant promulgation de la loi L/2017/041/AN du 04 juillet 2017 relative à la lutte contre la corruption en République de Guinée. Cette Loi dans son article 100 institue une protection d’État contre toute intimidation et représailles à l’encontre des lanceurs d’alerte.

Ces courageux dénonciateurs bénéficient même d’une prime versée l’Etat. La même Loi dans son article 101 étend la protection d’Etat à « toute personne qui divulgue des informations objectives désintéressées et qui pensait raisonnablement, au moment de la divulgation,  que ces informations indiquent ou tendent à indiquer qu’une entité publique ou privée, une société mixte publique ou privée, un directeur ou le responsable désigné agissant en cette qualité a commis une infraction aux lois et règlements qui pourrait exposer ladite entité ou société à des risques ou à des passifs réels et éventuels, ou qui porterait préjudice aux intérêts de cette entité ou société ».

Pour William Bourdon et Henri Thulliez, tous avocats au Barreau de Paris, et membres fondateurs de la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF), « L’Afrique a besoin de ces sentinelles citoyennes pour endiguer les graves atteintes à l’Etat de droit. Les lanceurs d’alerte doivent pouvoir y bénéficier d’un véritable accompagnement ». Ce n’est pas à une minorité qui voit ses propres intérêts menacés, de fermer les yeux des lanceurs d’alerte et de la presse d’investigation, pour extraire la Guinée d’un mouvement citoyen qui touche le monde entier.
A méditer !
L’équipe de rédaction de Guinéenews©
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