Dans le cadre du projet de construction/rénovation des quatre aéroports régionaux notamment dans les régions administratives Kankan, Labé, Faranah et N’Zérékoré, une réunion s’est tenue ce vendredi 16 décembre 2022 dans les locaux de l’Autorité Guinéenne de l’Aviation Civile (AGAC) sise à Gbessia, dans la commune de Matoto, à Conakry.
Présidée par le Directeur Général de l’AGAC, ladite rencontre avait pour objectif d’envisager la mise en place d’un consortium d’entreprises pour faciliter le montage technico-économique rapide en vue de proposer au Gouvernement une offre de construction avec clé en main sous EPC (études, financement, construction et remise) en 24 mois. Ce consortium est composé de l’entreprise Eiffage Génie Civil, de droit français et de l’entreprise Koma, de droit Tchèque, représentées respectivement par le Directeur opérationnel Afrique et le Directeur-pays pour la première entreprise, et le Directeur Général Koma Sénégal, le Directeur des opérations Koma Sénégal et le Représentant du groupe Koma en Guinée pour la seconde.
Les échanges ont porté sur les points suivants : Rappel sur les retombées positives de ce projet dans le contexte actuel, nécessité de mise en place d’un consortium, possibilités de financement à l’export et signature de la lettre d’intention par le consortium.
Dans son discours de circonstance, le Directeur Général de l’AGAC a tout d’abord remercié les partenaires au nom du Ministre des Transports pour leur présence. Poursuivant, M. Mohamed Kobélé KEITA a rappelé que ce projet fait partie des projets prioritaires du CNRD et du Gouvernement, et que l’AGAC entend jouer sa partition en mobilisant et en fédérant toutes les énergies pour la concrétisation de ce grand projet qui se fera avec une solution modulaire réalisable en 24 mois sans débours pour l’Etat.
Ensuite, il a mis en exergue l’immense besoin qui s’impose à la Guinée dans le domaine des infrastructures aéroportuaires. Cela, conformément à la déclaration de Yamoussoukro qui consiste à inciter les pays africains à ouvrir leur espace aérien.
« On ne se contentera pas du seul aéroport de Conakry pour promouvoir l’économie du transport aérien en Guinée. Nous nous inscrivons dans une logique de rattrapage à l’effet de reprendre la place qui nous revient dans la communauté aéronautique mondiale », a affiché le Directeur Général.
Toute chose qui passe inéluctablement par le maillage du territoire national en infrastructures aéroportuaires arrimé aux standards internationaux non sans évoquer que l’agenda 2063 de l’Union Africaine engage les pays signataires à appliquer la cinquième liberté qui fait du marché du transport aérien africaine désormais un transport aérien libéralisé. Ce qui requiert des infrastructures répondant aux normes internationalement admises.
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Le modèle de business proposé est celui d’une construction clé en main (EPC), avec un montage financier et une recherche de financement sous forme de crédit export assurés par les partenaires. L’objectif ultime sur un horizon très rapproché étant la signature d’un mémorandum d’entente (MOU) entre le Gouvernement et le groupement momentané, suivie de la signature d’un contrat commercial de construction des 4 aéroports régionaux.
L’accompagnement des partenaires sera souhaité pour la phase opérationnelle de ces infrastructures dans l’optique de viabiliser la gestion avec une exploitation sous gestion privée qui facilitera le remboursement du crédit à l’export mobilisé par le consortium.
Prenant la parole, le Directeur Afrique de Eiffage Génie Civil, après avoir remercié le Directeur Général de l’AGAC pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé ainsi qu’à sa suite et pour la volonté politique des plus hautes autorités, a réitéré la volonté de son entreprise d’aller de l’avant dans ce projet qui contribuera au développement du pays en marge de la réalisation de 4 hôpitaux régionaux en cours de construction avec la participation de la BPI (Banque d’investissement française).
De son côté, le Directeur de Koma Sénégal a focalisé son intervention sur l’esprit de professionnalisme qui doit caractériser ce partenariat, tout en appréciant l’expérience guinéenne d’Eiffage qui réalise d’autres infrastructures d’envergure dans notre pays en mettant l’accent sur le fait que son entreprise ait réalisé 280 infrastructures aéroportuaires, dont les plus récentes sont en cours au Sénégal, notamment l’aéroport régional de Saint-Louis et celui de Ourossogui.
Il a émis le souhait d’avancer avec le Groupe Eiffage dans un esprit collaboratif. A cet effet, les deux partenaires ont conclu d’approfondir les échanges sur les détails du projet de façon à proposer au Gouvernement guinéen une offre.
Il faut noter que Eiffage Génie Civil agira en tant que mandataire du groupement. Un accord de groupement sera établi dans les soixante jours suivant la signature de la lettre d’intention.
Il a poursuivi que les phasages des études, du design, à la construction et la mise en service ou l’exploitation des infrastructures aéroportuaires obéissent à des normes internationales définies par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Ce qui, en amont et en aval, implique de façon systématique l’AGAC.
Ce qui a fait réagir dans la même veine le Directeur en charge des aérodromes, pour rappeler que les dispositions du Code de l’Aviation Civile de la République de Guinée stipule en son chapitre IV.2, que les aérodromes ouverts à la circulation aérienne publique, qu’à la section 1- la création, l’utilisation et l’exploitation, ainsi qu’à l’article IV.2.3, parlant des concessions accordées par l’Etat, que l’Etat peut accorder des concessions pour la construction, l’entretien et l’exploitation des aérodromes qui lui appartiennent. Ceci, en faisant établir un cahier des charges qui précise les obligations respectives de l’exploitant et de l’Etat par l’AGAC.
Il a poursuivi en renforçant que l’article IV.2.5 sur la certification précise que nul ne peut exploiter un aérodrome destiné à la circulation aérienne publique s’il n’a obtenu de l’Autorité Guinéenne de l’Aviation Civile un certificat de sécurité d’aérodrome pour cet aérodrome. Tout ceci, pour confirmer que l’AGAC intervient en amont, pendant et en aval compte tenu des spécificités de l’aviation en permettant un retour sur investissement tant pour l’Etat que pour l’investisseur privé.