«Plus de 500 manifestations en 9 ans ont conduit le président à faire des reformes de notre système politique»
L’ancien président du groupe parlementaire RPG Arc-en-ciel, Amadou Damaro Camara, a été élu ce 21 avril, président de l’Assemblée nationale. En marge de cette session inaugurale tenue dans la salle des Congrès du palais du peuple, le nouveau président du Parlement a évoqué quelques raisons qui ont poussé le président Alpha Condé à proposer une nouvelle Constitution aux Guinéens : « Plus de 500 manifestations en 9 ans ont conduit le chef de l’État et son gouvernement à effectuer des réformes profondes de notre système politique en proposant une nouvelle Constitution. […] Les responsabilités sont partagées dans la mise en œuvre de ces réformes politiques. Il est regrettable que certains de nos concitoyens aient choisi la violence pour exprimer leur désaccord en se livrant à des actions qui conviennent de condamner avec fermeté et d’année en année. Celles-ci ont entraîné des pertes en vies humaines et de destructions de biens publics et privés, au tant de dégât que nul ne peut justifier. C’est le lieu de saluer la mémoire de nos compatriotes qui ont malheureusement perdu la vie dans ces tragiques événements. »
Des défis, voilà ce qui attend les députés élus le 22 mars dernier. Le nouveau président du Parlement en est bien conscient : « la 9ème législature est celle de tous les défis, bien entendu, nous devons nous acquitter des tâches que la Constitution nous confère, de gérer et contrôler l’action du gouvernement. Outre ces activités traditionnelles, la situation politique de notre pays nous impose d’élargir notre champ d’action et d’innover. Notre devoir consiste à ne jamais perdre de vue dans l’examen des projets et propositions de lois. De même le contrôle de l’action du gouvernement chargé de contribuer à l’amélioration de la gouvernance dans notre pays. Ce contrôle doit s’étendre aux entreprises publiques et privées et tous les autres niveaux prévus par la loi. »
L’autre défi le plus difficile à relever par l’actuelle Assemblée nationale, sera sans doute sa légitimité. Contestée par une bonne partie de la classe politique de l’opposition et de la société civile, non reconnue par les grandes puissances étrangères, à part la Russie, la Chine, la Turquie… l’Assemblée nationale sous la présidence de Damaro Camara aura du pain sur la planche.