Présidée par le ministre d’Etat, ministre chargé des Affaires Présidentielles et de la Défense Nationale, la session finale du projet Appui stratégique de la réforme du secteur de sécurité (RSS3) a eu lieu le mercredi 14 août à Conakry. Il s’agissait pour les participants de faire le point sur les avancées de la réforme et d’identifier les défis à relever.
Pour Marie-Amélie NDAYISENGA, représentante adjointe du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH), si la mise en œuvre des différentes phases du projet a généré beaucoup d’enthousiasme, elle n’a pas manqué non plus, de susciter des interrogations quant à la longueur du chemin à parcourir pour atteindre cet objectif.
Elle reconnait tout de même que son institution a des raisons de se réjouir du fait que l’exécution du projet RSS 3, certes imparfaite, a posé de solides jalons qui honorent la Guinée tant au niveau national qu’international.
A cet effet, Mme NDAYISENGA estime que la sensibilité et de l’engagement aux droits de l’homme au sein des corps de sécurité n’est plus à démontrer.
« J’en veux pour preuve, pour ne citer que quelques exemples : la franchise de la collaboration avec les Officiers de Police Judiciaire et du parquet lors de nos visites des lieux de détention ; la candeur et la profondeur des débats lors de nos diverses activités de formation des différentes cibles attachées aux Corps de défense de sécurité ; l’empressement avec lequel nos modules de formation en droits de l’homme pour les différentes catégories ont été reçus ; l’amélioration du cadre légal et institutionnel, et surtout ; le prestige que la République de Guinée a acquis en participant aux opérations internationales de maintien de la paix », a souligné la représentante du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
Et de poursuivre : « Depuis 2012, en effet, le HCDH se fait l’honneur de sensibiliser les contingents en attente de déploiement dans de telles missions et note le sérieux avec lequel les troupes appréhendent les questions complexes de droits de l’homme et du genre ».
Cependant, Mme NDAYISENGA reconnait que d’énormes défis restent à conquérir, de nouveaux ont fait surface au cours de l’exécution du projet, et d’autres encore surgiront à l’avenir. Selon la représentante du HCDH, les plus prévisibles sont liés notamment au terrorisme, à la radicalisation, aux crimes organisés, aux crimes sexuels, et autres de droit international qui mettent à rude épreuve la lutte contre l’impunité dans la société en général, et au sein des forces de défense et de sécurité en particulier.
Malgré ce paysage qui pourrait inspirer de la démotivation, la représentante du HCDH se dit convaincue que la Guinée ne peut qu’avancer dans son engagement à bâtir une culture de respect des droits de l’homme sur son territoire, même en dehors de l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix.
Du côté de son institution, elle rassure qu’elle continuera à cheminer auprès de la République de Guinée dans la mesure de ses possibilités. « Rien qu’au cours du mois de ce mois d’aout, nous comptons appuyer la vulgarisation du Code de Justice Militaire, la formation en droits de l’homme de 100 OPJ Policiers et gendarmes sur les techniques d’enquête, et remettre officiellement des registres de garde à vue, des procès-verbaux, et des registres des scellés », annonce Marie-Amélie NDAYISENGA. Un appui qui facilitera le travail des OPJ dans la consignation correcte de leurs actes ; et contribuera à garantir le respect des droits des personnes en garde à vue, et facilitera également le contrôle par le parquet du travail effectué par les OPJ.