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Guinée : La route vers la ZLEC est semée d’embûches

Libre échange signifie stricto sensu libre concurrence avec ses exigences et ses dérives, surtout pour une économie balbutiante, débutante, en décollage, qui veut rattraper le temps perdu, quitte à brûler les étapes. Même au niveau mondial, l’OMC, organisation mondiale du commerce, la définition de libre-échange est à prendre avec des pincettes.

Donald Trump a remis en cause nombre d’accords commerciaux avec le Canada, avec le Mexique, avec l’Europe et avec la Chine. Les 4/5 des chefs d’Etat et monarques africains pourraient damer le pion et battre Donald Trump à plate couture dans ce genre de coup d’éclat et d’irrationalité.

Signer des accords et ne pas les respecter, comme signer le traité de Rome et demander de s’en soustraire est simple comme dire bonjour. Preuve ? Combien de temps que l’OUA changée en UA se trouve au même point mort? Il suffit que le traité de la ZLEC (zone de libre échange continentale) empiète et contrarie tant soit peu sur les intérêts souverains de l’un des Etats qu’il n’hésiterait de mettre le pied sur sa participation.

Tout cela réuni n’est qu’un moindre problème qui ne fait pas poids à ce qui va être dit. En effet, avec la prolifération dans tous les pays de petites et moyennes entreprises et industries légères qui veulent vite rentabiliser, les standards et les normes sanitaires pour une production de qualité et pour un développement durable, il n’y aura aucune observation les agents de contrôle et les administratifs sont corruptibles à souhait. Avec cette ZLEC, il faudrait craindre pour la santé des populations et pour l’environnement. Y a-t-il un organisme panafricain de contrôle des qualités, poids, mesures et normes ? Heureusement, la Guinée vient de prendre les devants dans ce domaine.

Après un coup de poing des services spéciaux de Tiégboro, qui ont mis au grand jour des irrégularités et du manque de mesures de sécurité et d’hygiène dans certaines unités industrielles, qui ont été fermées temporairement, Alpha Condé a fait une visite à pas de charge à certaines unités industrielles.

La curiosité nous fait nous poser la question de savoir si le passage de Alpha Condé va dissuader Tiégboro de passer jeter un œil critique sur le fonctionnement et la production dans ces mêmes unités industrielles ou si le passage du président suffit pour exempter ces industries de toute autre inspection… Produire les biens de consommation est aussi produire des déchets et certains déchets sont toxiques, Comment se fait la gestion des ordures et déchets industriels toxiques dans ces unités industrielles ?

Avec la zone de libre-échange continentale, à la recherche effrénée des profits, avec le manque de laboratoire et le peu de moyens de contrôle de la qualité des produits, puisqu’on entend qu’à la pêche, il n’y a aucun mécanisme de contrôle technique du poisson que le sens  et l’observation des commerçants, il n’est pas exclu que la pollution et les maladies soient commercialisées. Dans les années 2007-2008, on a entendu parler des boites de sardines remplies de sable et du sucre et du riz périmés en souffrance au port de Conakry. A supposer que des commerçants véreux les exportent vers Bamako ou ailleurs…

 En plus, les plus forts et les plus performants vont étouffer les plus faibles. Les Nigérians ont une peur bleue de la concurrence avec ceux qui pratiquent le dumping sous forme déguisée de certains produits industriels qui changent d’étiquette.

Le seul avantage dans cette zone de libre-échange est que la peur du Nigéria va forcer les économies paresseuses à mettre plus de sérieux et de normes dans leurs productions. Il est important de souligner que les consommateurs consciencieux du monde commencent à boycotter les produits en provenances des pays qui ont peu de goût pour la protection de l’environnement. Le soja sud-américain, par exemple, commence à se ressentir du boycott à cause de la déforestation, le miel en provenance de certains pays qui utilisent à outrance les insecticides pour tuer les abeilles et contaminer le miel est aussi indexés.

Le poisson guinéen a longtemps connu le même sort avec l’UE pour son manque de norme sanitaire et environnementale. Que dire de la farine produite par certaines minoteries de Guinée, quand les boulangers locaux dénoncent la qualité défectueuse, et il faut les soutenir, puisque certaines fournées de pains ont des odeurs et goûts douteux et désagréables. De la farine pourrie, il faut le dire. Les boulangers ne s’arrêtent pas qu’à la qualité, ils jasent sur la quantité insuffisante contenue dans chaque sac de farine, qui crée un manque à gagner chez eux. La farine n’est pas seule en cause, il faut prendre un sac de riz presque à moitié vide pour tout comprendre. Les services de contrôle savent parfaitement comment les dockers et boutiquiers délestent un sac de riz d’un ou de deux kilos avec le tube d’un bic…

Il faut encore des réglages et remplir certains critères pour être admis dans la zone de libre-échange. Un cahier de charges doit être ouvert et des inspections panafricaines doivent être mises sur pied, puisque les inspections locales vont s’avérer nettement en deçà de la rigueur escomptée. Les pays et leurs industries doivent surtout éviter d’être montrés du doigt pour telle ou telle défaillance. Une fois à terre, la reprise serait bien compliquée.

Le protectionnisme et le monopole entraînent forcément des manquements graves aux règles, qui peuvent conduire au pénal. Le dumping  une mauvaise politique.

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