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Guinée : la grande révolution dans l’acquisition du permis de conduire des motocyclistes

Il n’est un secret pour personne que la presque totalité des conducteurs d’engins à deux roues de chez nous, conduisent sans permis. La règlementation est pourtant claire là-dessus, qui rend ce permis obligatoire pour faire usage  de ce type d’engin. Pour la catégorie de motos dont la cylindrée se limite à 125cm3, c’est le permis A qui est requis et au-delà, c’est celui, A1.

Pour dire vrai, ceux qui disposent à ce jour de ce précieux sésame se comptent sur le bout des doigts, l’ayant acquis par un jeu d’écritures ou en confirmation d’une formation spécifique suivie. C’est le cas de la première cohorte de gendarmes formés entre 2011 et 2012, à la création de la gendarmerie routière ou de certaines sociétés, entreprises ou institutions réputées pour leur intense utilisation d’engins à deux roues.

Nous sommes aujourd’hui en face d’un phénomène extrêmement préjudiciable au bon ordre et à la sécurité dans la circulation. Le nombre d’engins à deux roues chez nous, connait une croissance exponentielle. Ils se comptent par centaines de milliers et sont plus nombreux que les véhicules automobiles. Ce mode de transport, malgré son taux d’utilité publique effectif et reconnu, génère, des problèmes d’accidents nombreux et graves, vu le manque de formation de ses utilisateurs. Ainsi, beaucoup de comportements à risque observés chez les conducteurs de ces types d’engins s’expliquent par leur méconnaissance totale du code de la route et de la règlementation en vigueur. D’où les nombreux et graves accidents régulièrement enregistrés qui les impliquent, à cause de leur manque de préparation professionnelle et civique à intégrer correctement la circulation.

Au même titre que les populations, les autorités ont depuis longtemps reconnu l’urgence de cette question. Et les mots pour le dire n’ont guère manqué. Chaque jour qui passe, le lot d’accidents de ces engins interpelle l’opinion. Les quelques analyses faites autour de cette problématique en passe de devenir un véritable phénomène de société ont permis de comprendre que la solution idoine pour la traiter au mieux, doit passer par la formation et l’évaluation de chaque conducteur. Qu’il soit un utilisateur à titre privé ou à titre onéreux, comme le cas des taxis-motos. Le diagnostic est donc bien posé. Ce qui explique que le cadre institutionnel et règlementaire en ait tenu compte dans l’élaboration des textes y afférent. L’institutionnalisation du permis de conduire moto, l’obligation de le passer, la règlementation du transport par taxi-moto en sont quelques exemples. Pourtant, cela n’a pas suffit. Il manquait les structures de formation adaptées au genre spécifique et la qualification des examinateurs devant évaluer les postulants au permis  moto.

Cette situation de manque, jamais comblé, a été une source de blocage pendant toutes ces années, empêchant du coup, toute formation digne de ce nom et toute évaluation en vue d’obtenir le permis de conduire motocycliste.

Et bien aujourd’hui, c’est ce verrou qui a sauté par l’entremise de l’ASCAD (Agence de Service Civique d’Action pour le Développement) qui a organisé le tout premier examen du permis de conduire motocycliste de notre pays, avec l’appui du Département des Transports à travers la DNTT (Direction Nationale des Transports Terrestres). Ce sont les examinateurs nationaux du permis de conduire qui sont venus évaluer une cinquantaine de jeunes A P S (Agents de Prévention et de Sécurité) formés depuis le mois de janvier par le SCAD (Service Civique d’Action pour le Développement) au camp Alfa Yaya Diallo.

Pour obtenir ce résultat, unanimement salué par tous, l’ASCAD a requis l’expertise de « Prudence sur la Route », une auto école de la place disposant des qualités nécessaires à la formation en conduite motocycliste. Ainsi en octobre de l’année dernière, six formateurs de son encadrement civil et militaire ont été préparés qui ont à leur tour formé les cinquante postulants A P S évalués ce matin.

Le Général Ahmadou Doumbouya, Directeur Général, entouré de l’ensemble de ses collaborateurs, s’est réjoui que la synergie d’action de son  institution avec le Département des Transports ait permis l’organisation sur site, d’une telle activité. Il a formulé le souhait que cette dynamique nouvelle débloque enfin et définitivement, la formation et l’évaluation en conduite motocycliste, longtemps « grippées » dans notre pays. Ce qui va augurer, selon lui, d’une nette amélioration de la circulation des engins à deux roues et partant, réduire la fréquence et la gravité des accidents de la circulation dans lesquels ils sont souvent impliqués.

D’ici-là et s’adressant aux jeunes soumis à cette évaluation, il leur a dit sa conviction qu’à la réception prochaine de leur permis de conduire moto, ils seront fiers d’avoir été les premiers dans ce processus enclenché de qualification de la formation et de l’évaluation. Et cet espoir l’a amené à les encourager à tout mettre en œuvre, pour traduire partout, l’esprit civique qui leur a été enseigné, et mériter ainsi de leur qualité de conducteur motocycliste acquise, dans l’honneur et le mérite.

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