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Guinée : la CEDEAO jette un froid sur le cadre de dialogue (Editorial)

L’idée de délocalisation du cadre de dialogue inter guinéen dans un autre pays de la sous-région, qui a affleuré lors du récent sommet des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) risquerait de jeter un froid dans les rapports entre cette organisation et le pouvoir de Conakry. La faisabilité d’une telle option pourrait en effet s’apparenter à un véritable coup de pied porté dans la fourmilière de la junte. De quoi faire dresser les cheveux sur la tête du Cnrd, qui ne cesse de faire montre de frilosité contre toute ingérence de la communauté internationale dans la crise guinéenne.

Les recommandations de cette rencontre d’Abuja, du nec plus ultra des autorités exécutives de la Cédéao, ont quasiment pris tout le monde de court, au niveau du landerneau politique guinéen. Où l’on s’attendait plus à un verdict relatif à la durée de la transition. Une durée fixée certes à 24 mois, mais que le cénacle des chefs d’État devait entériner. Afin de lever l’équivoque sur le point de départ du déroulé du chronogramme, qui nourrit la polémique entre les protagonistes de la crise.

Mais en lieu et place de l’adoption du chronogramme, le sommet s’est appesanti plutôt sur la nécessité pour le gouvernement guinéen, d’allécher tous les acteurs autour du dialogue en cours.

A défaut de parvenir à une telle inclusivité, l’organisation sous régionale se verrait dans le droit de délocaliser le cadre de dialogue dans un autre pays. On pourrait alors parler d’un  remake du scénario de 2010, qui avait contraint les parties prenantes au processus de transition à rallier la capitale burkinabè. C’était suite à la désignation de l’ancien président Blaise Compaoré comme médiateur dans le dossier guinéen.

A cette allure, on pourrait s’attendre à ce qu’il y ait de l’eau dans le gaz entre le pouvoir de Conakry et la Cédéao.

Quand on sait que le colonel Mamadi Doumbouya avait profité de son allocution solennelle à la nation, lors de la célébration de la fête de l’indépendance du 02 octobre dernier, pour tendre la main aux acteurs impliqués dans le processus de transition. Car pour le président, les problèmes guinéens devraient être résolus par les Guinéens.

C’était sans doute une manière pour lui de prendre les devants en coupant l’herbe sous les pieds des frondeurs anti-Cnrd. Qui considèrent l’arbitrage de la communauté internationale comme la seule voie du salut à cette crise. La junte étant accusée d’y aller avec ses grands sabots, dans la gestion de la transition.

En attendant d’en arriver à cette alternative de la Cédéao, qui ne serait pas pour le moment à l’ordre du jour, les facilitatrices du dialogue s’activent à mener leur diligence au petit trot. Histoire de ne laisser aucun acteur sur la touche.

Même si l’aile dure des forces vives continue de faire la moue. Confortée d’ailleurs qu’elle est par cette recommandation du sommet d’Abuja, qui lui apporte ainsi un bon bol d’air frais, dans son bras de fer avec la junte.

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